Edel 5 1974

L'Edel 5, lancé en 1972, a quant à lui une étrange histoire. A l'issue d'un salon, l'importateur néerlandais de la marque fait la demande d'un petit dayboat, facile et large, adapté à ses eaux. Le constructeur fait la moue, n'ayant pas prévu de lancer de nouveau bateau de petite longueur. Le revendeur finissant par promettre un prise de 50 unités, Maurice Edel imagine un unité radicale : 2,45 mètre de large pour 5,40 mètres de long. "Ce bateau m'a obligé à réfléchir sur la façon d'aller vite pour fabriquer un bateau. On a donc imaginé stratifier la coque en la laisant dans son moule pour ensuite coller le lest par l'intérieur. Puis venait le contre-moule, les emménagements, le plnt et on démoulait tout sous pression à la fin. Au premier bateau, on a envoyé de l'air comprimé à fond et rien ne s'est passé, dans la consternation générale. A un moment, je suis passé en dessous et j'ai dévissé la buse d'arrivée d'air. Alors, il y a eu un grand bruit et le bateau à littéralement sauté hors du moule. Ca y était, on avait la technique du démoulage : Les premiers Edel V sont sortis à 11 000 francs et on à inondé le marché. Avec cinq moules en batterie, on produisait cinq bateaux et demi par semaine et 30% d'entre eux partaient à l'étranger !".

 Au plus fort de la production, 110 employés font tourner une entreprise que sa situation géographique a entrainnée vers une spécialisation dans le petit transportable. Il y a de belles années, mais la tâche est ardue entre les difficultés de gestion, les exigences administratives croissantes et les inévitables conflits sociaux. Comme les autres chantiers, Edel subit les coups d'arrêt des chocs pétroliers, périodes d'inquiétude économique qui différent les commandes. Maurice veille à l'essentiel, désespérant de trouver un gestionnaire de confiance qui lui permettrait d'avoir l'esprit libre pour imaginer des nouveaux produits pendant que son frére Pierre, plus proche de la production, vaque dans les ateliers où il peut prendre la place de n'importe quel ouvrier pour lui montrer le travail à accomplir. En fin de journée, après l'école, on peu voir les deux fils de Maurice, Marc et Luc, faire leurs devoirs sur la table de coupe des tissus. "L'odeur du styrène est ma madeleine de Proust ! confie aujourd'hui Marc Edel. Et j'adore les salons nautiques rien que pour le parfum des coques neuves..."
Chantier Edel Strat