La Libération venue, Maurice Edel se retrouve muletier FFI affecté à la surveillance de la frontière Espagnole et, toujours avec son frère Pierre, se pose des questions d'avenir. Que faire ? Fabriquer des bateaux ? Filer au Canada ou en Australie, comme certains de leurs anciens camarades d'infortune. Atteint de tuberculose, le jeune homme met à profit ses périodes de convalescence pour étudier l'architecture naval dans le peu d'ouvrage disponnibles à l'époque. "Finalement, on a préféré construire des bateaux plutôt que partir, et on a travaillé un an chez Matonnat, à Arcachon, pour apprendre le métier : des canoës acajou sur membrures frêne et des dériveurs des merveilles, des oeuvres d'art !".
Après une année de formation, les deux frères débutent, près de Pau, la construction de canoës de descente de rivières. La victoire d'un canoës "Edel Frères" aux championnats de France assure un début de renommée. Puis les jumeaux remportent un concours de plans avec le Furet, dériveur de 4,50 mètres à arrière norvégien, difficile à construire. " Nous avons eu du succès, mais pas assez pour nous permettre d'en vivre. Moi, j'avais toujours envie de partir en Australie où le nautisme était plus développé qu'en France, et la question était : on continue ailleurs ou on arrête tout ?"