EDEL 660 : L’ACHAT
Après avoir fait mes armes sur les lasers de l’école de voile et sur mon Europe, je navigue principalement avec mon père sur son Edel 4. Malgré mes 17 ans, je souhaitais avoir mon propre bateau. Je suis plus attiré par un voilier que par les scooters derniers cris de mes copains. Je surveillais les petites annonces depuis un moment, persuadé de trouver un bateau adapté à mon petit budget. Nous avons la chance d’habiter une région entourée par la mer (Bretagne) ou foisonnent les bateaux d’occasion.
Argo, déniché par hasard sur les annonces du site Le Bon Coin, m’a tout de suite attiré par sa bonne « bouille ». Cet Edel 660 de 1979 appartenait à un retraité qui ne l’utilisait plus depuis de nombreuses années.
Je suis donc allé le voir de plus près avec mon père. Direction Plouescat le jeudi 19 avril pour une visite en détail de la « bête ».
Une coque en bon état, malgré une peinture rouge un peu défraîchie
Un intérieur en bon état sous la saleté et le bazar. En regardant de plus près ce qui traînait dans le voilier, nous sommes rendus compte qu’il était très complet et bien équipé, presque prêt a naviguer. Toutes les écoutes, manilles, bouts divers, tangons, cartes marines de toutes la Bretagne et les iles anglo normandes, matériel de sécurité réglementaire….
Ça semble pas mal du tout, ça semble même « flairer » le bon coup. L’ancien propriétaire nous dit qu’il laissait également le ber de manutention avec le voilier (pneus HS a remplacer). Il ne restait plus qu’à aller voir le mat et les voiles, stockés à l’intérieur dans la cave de la maison.
La surprise : le mat est comme neuf, très récent, drisses et haubans en parfait état. Notre a priori positif ne faisait que se confirmer.
Nous poursuivons la visite avec les voiles. Pleins de sacs, seules les deux voiles les plus usagées seront vérifiées : la grand voile est d’origine, tissus et coutures relativement en bon état, mais vieillissant, le génois est en bon état. Les autres voiles seront uniquement vérifiées au toucher, d’apparence en très bon état. La garde-robe est bien complète : GV, génois medium, génois léger, foc 1 et 2, tourmentin, spi.
On se regarde avec mon père : « Ok Monsieur, on prend votre bateau….
Retour à la maison en ayant l’impression de ne pas avoir fait une trop mauvaise affaire (sauf pour mes économies).
Maintenant il va falloir trouver la solution pour rapatrier tout ça chez nous, à savoir 45km environ. Le coût par un professionnel est de 400.00 € environ, trop cher ! Il va falloir trouver une « combine ».
L’avantage d’habiter dans un village, c’est qu’on connaît tout le monde et que l’on s’entraide entre nous. Un collègue de mon frère est transporteur ; ils bricolent ensemble et s’aident mutuellement. L’échange de bons et loyaux services avec lui s’est traduit par la photo suivante :
La route sur un camion destiné au transport d’engins de chantiers. Direction le jardin pour une inspection détaillée et un gros nettoyage de printemps. Un coup de peau qu’il avait la bonne remorque, pas plus haute. Le safran a touché légèrement le bitume quand on a monté le ber sur le camion, mais c’est passé en douceur et surtout sans dégât. Parcours et descente du ber à la maison sans problème. Le tracteur Lada de mon père pour tirer sur le ber avec des pneus déchirés et a plat nous a bien aidé.
EDEL 660 : NETTOYAGE, PREPARATION et MISE A L’EAU
Le rangement et le nettoyage de l’intérieur nous a permis de faire un inventaire complet de l’équipement. Non seulement il est complet, mais en plus il y a des choses en plus. Ecoute de GV, poulies et poulie bloqueur en double, le tout en parfait état. Le bateau va vite arriver sur l’eau…
Il ne reste plus qu’une bouteille de gaz a acheter et la réserve d’eau a remplir et ce sera prêt pour la mise à l’eau. Mais voilà, surprise cachée, la réserve d’eau incrustée dans le contre moulage avant fuit… Ni une ni deux, j’ouvre à la meuleuse pour constater que tout le fond de la réserve est fissuré. J’effectue une stratification intérieure suivie de gelcoat. Pour la plaque du dessus, je l’ai également réalisée en résine et gelcoat, en récupérant la trappe de remplissage . C’est moins propre qu’a l’origine, mais je suis quand même content du résultat : c’est maintenant parfaitement étanche, et la banquette cache la réparation.
C’est décidé, comme il est maintenant propre à l’intérieur, on va lui redonner également une seconde jeunesse à l’extérieur.
Ponçage de la coque (le plus intéressant), à l’extérieur pour de ne pas mettre de la poussière rouge partout. Travaux de ponçage réalisés sous la surveillance régulière de mon frère, chargé par la suite d’effectuer les travaux de peinture au pistolet. Malgré le ponçage soigné, il faudra enduire par endroit, la ou les traces de disques a poncer restent encore visibles
En avant la ponceuse
Enduit sur les parties les plus abîmées et masquage avant peinture
C’est prêt pour l’artiste – peinture employée : international perfection en 3 passes frais sur frais. Peinture réalisée dans un hangar (chez le collègue qui a assuré le transport de convoyage du bateau)
Il ne reste plus qu’a attendre le lendemain pour voir le résultat une fois sec.
Le lendemain la surprise est de taille au « démoulage ». C’est presque parfait, on dirait un bateau neuf, tellement neuf que je ne sais pas si je vais oser le mettre à l’eau de peur de l’abîmer. C’est quand même intéressant d’avoir un frère peintre carrossier dans un garage. C’est également lui qui nous a remplacer les pneus (de récupération) sur le ber au garage
Retour à la maison le lendemain soir, discrètement, de nuit pour des raisons de convoi exceptionnel !
Et voici le résultat de jour
Mon bateau est enfin prêt, déjà plus d’un mois de passé ! Il est temps maintenant de la mettre à l’eau. Mais avant la mise à l’eau, il faut trouver une bouée. On se rapproche de la Mairie de Locquirec (où est déjà l’E4 de mon père) pour leur demander une solution pour mettre ce second bateau. Pas grand-chose de disponible, surtout pour un bateau quillard.
Néanmoins le gestionnaire du port nous propose une place vacante à l’Ile Verte, sur une bouée. Ce mouillage à l’avantage d’être tout le temps en eau, ce qui permet de sortir quand on veut. Par contre les inconvénients sont l’éloignement du port (annexe adaptée), place moins abritée, ainsi que le coût de la location (deux fois plus cher que mon père). Mais quand on aime « il » ne compte pas…
C’est partit pour le mise à l’eau, toujours avec un convoi réglementaire !
Je passe les détails (remplacement des pneus et de la traverse avant), mais tout se déroule bien, y compris le matage.
Ça y est, il est à poste et on va pouvoir commencer à naviguer…. Mais ce n’est pas si simple…
LE TEMPS POURRI me contraint de patienter encore un peu. Je surveille le mouillage entre temps : Il ne faudrait pas que le voilier se détache avant même de l’avoir essayé, et c’est dans ces conditions que l’on voit que le mouillage a cet endroit est plus délicat avec le mauvais temps… Il faut tout bien ranger à l’intérieur, sinon le tri est automatique, et tout par terre…
Par temps calme
plus mouvementé
L’autre avantage de ce mouillage, c’est que je suis a côté du Bateau de mon oncle Loîc (un écume de mer) ce qui permet une surveillance double des bateaux et d’envisager des sorties communes – de belles balades en perspective.
Entre temps, nous avons retourné les papiers aux Douanes pour transformation de l’acte de francisation en carte ce circulation. C’est ainsi qu’Argo va dès a présent se nommer Fast & Furious, et comme le mauvais temps a duré, les papiers sont arrivés avant même notre première sortie.
EDEL 660 : PREMIERS BORDS, PREMIÈRES SENSATIONS
Un créneau de répit dans le mauvais temps. J’embarque mon mousse (mon père) et on hisse les voiles. C’est parti pour un essai grandeur nature, toute toile dehors !
a toutes les allures, et ça va bien
Photos prises par hasard par mon oncle qui revenait de pêche – Très bien ce premier essai.
Mon mousse a remarqué quelques détails a revoir pour une navigation plus confortable. Le plus important est de remplacer rapidement les bloqueurs d’écoutes de génois, totalement inefficaces, par des taquets d’écoutes solides en sortie de winches. Le reste peut attendre (renvois de drisses au pied de mat, taquet d’amarrage a changer et renforcer et quelques bricoles qui me donneront un peu d’occupation l’hiver prochain)
Sinon le voilier nous a semblé assez sécurisant, même par forte gîte, il tient bien son cap au près. Au portant il est bien stable même si ça ne semble pas être sa meilleure allure. La barre est légère et le voilier est très manœuvrant : on vire presque sur place. Pour le spi on verra une autre fois. Testé dans des conditions de vent moyennes (4 – 5 bft), mer calme.
VIVEMENT LES PROCHAINES FOIS
Encore merci a tous :
- Jean-François pour le transport et son hangar (l’électricité et le compresseur)
- Nicolas, mon grand frère bien aimé (quand il me donne un coup de main)
- Papa, pour le temps passé à m’accompagner et les aides en bricolage, ainsi que les « faux frais »
- A vous les édélistes, sans qui je ne me serais jamais intéressé à cet edel 660.
Commentaires
Bonne soirée
Eric
PS: je suis inscrit depuis peu et n'ai pas mis de photos de mon Edel 665
Je suis soufflé par le résultat de la peinture !
Bonne navigation !
et un grand bravo pour avoir remis un edel 6 à l'eau
la peinture est superbe:)
j'ai le même rêve de le voir avec une belle peinture comme la tienne , mais je n'ai pas la chance d'avoir un frère peintre carrossier... bonne navigation en famille
bravo pour le travail et le projet
Continu à nous faire partager cette passion
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