Avant de naviguer, un mot sur le mâtage qui constitue une opération fréquente sur un voilier transportable ; le pied de mât en forme de L permet de faire pivoter l'espar autour de son axe de soutien, après avoir fixé et réglé tout le haubannage, sauf évidement l'étai. La manoeuvre s'effectue ainsi, à flot ou sur la remorque, en quelques minutes à 2 personnes.
Un fois la grand'voile envoyée, il n'y à plus qu'à larguer les amarres et se diriger vers la sortie du port ; sans avoir la nervosité d'un gréement 4/5 comprenant une très importante grand'voile, le 600 se comporte en effet honnêtement sous voile d'avant, restant manoeuvrant et capable de virer vent devant, Sur le dériveur, une chaine, munie à son extrémité d'une poignée, assure le réglage de la dérive ; ce système, déja employé sur l'Edel 4, permet de bloquer la dérive de tôle à n'importe quelle position en engageant un maillon de la chaine dans une encoche ; penser également à vérifier que le safran pivotant soit bien bloqué en position basse, faute de quoi, cette pièce en bois remonterait rapidement, ce qui créerait quelques difficultés de contrôle...
Avec son grand génois, bien étarqué grâce au winch de mât, le 600 se révèle très véloce mais aussi un peu surtoilé pour remonter au près dans ce vent fraichissant avec de bonnes claques bien méditerranéennes. Comme la plupart des petits bateaux sur lesquels l'équipage ne veut pas céder à la contrainte du rappel sportif, le 600 supporte mal la surcharge de toile et devient irrésistiblement ardent ; il faut alors jouer de la grande écoute pour laisser fasseyer la grand'voile dans les risées. A ce jeu, le quillard va se révéler un peu plus raide, tenant plus facilement sa toile et gagnant ainsi au vent par rapport à son homologue à dérive. Rappelons que, sur ces quelques bords, les équipages des deux modèles étaient paisiblement installés sur les banquettes de cockpit, comme tout bon équipage de croisière, sans essayer de faire le rappel le plus efficace.
Tout naturellement, dans ce type de temps, le foc N°1 remplace le génois et le louvoyage va prendre des allures plus tranquilles. Sous le petit foc et la grand'voile haute, le bateau se montre bien équilibré et continue à marcher vite avec d'excellentes possibilités de cap, le tout avec une gîte qui reste des plus raisonnables.
Dans ces conditions, malgré de nombreux bord de près, avec une voilure similaire, nous n'avons pu noter de différences entre les deux versions dont les capacités en cap comme en vitesse semblent équivalentes. Il est probable que, par vent plus frais, le quillard aurait profité à nouveau de sa faculté, légèrement supérieure, à porter la toile.
Confronté à un clapot court, après la sortie de la baie, le 600 rappelle qu'il à une coque volumineuse qui ne "passe pas toute seule" et demande un minimum d'attention de son barreur pour ne pas ralentir.
Reconnaissons toutefois que, le vent ayant molli, les bateaux se trouvaient à ce moment un peu sous-voilés et auraient supporté leur plus grand génois. D'autre part, les équipages, pris par le démon de la comparaison, essayaient de «piper » au maximum pour monter au vent de l'autre ! Dans ces conditions, quelques degrés d'abattée seront toujours payants, le 600 accélérant alors nettement. Un bord de près, dérive relevée, nous montrera qu'avec son petit aileron, le 600 peut continuer à gagner au vent, en restant bien manœuvrant. Qu'il s'agisse du quillard ou du dériveur, ce bateau se montre dans toutes les circonstances très évolutif et sensible à la barre.
Aux allures portantes sous spi, les performances sont flatteuses pour un voilier de six mètres hors-tout et, avec deux équipiers assis dans le cockpit, le bateau ne traîne pas d'eau. L'accastillage de spi, très simple avec sa balancine montée sur sandow, permet un maniement rapide de cette voile, les écoutes revenant sur les winches d'écoute de foc. Le spi se tient aisément au largue serré et le bateau reste toujours contrôlable. Pour l'empannage, la plage avant, plate et dégagée, simplifie bien les choses.
Sur ces bords de portant, le dériveur prenait un petit avantage en vitesse, sans doute dû à sa moindre surface mouillée, dérive relevée.