femelot inferieurEn 2002 en descendant le Rhône, à la sortie de l’écluse de Bolène, je suis entré dans un banc de graviers, la ferrure inférieure du safran s’est arrachée et est tombée à l’eau. J’ai continué sans ferrure avec le safran suspendu par le haut. 
Du temps à passé et je suis passé à la conception de mon safran relevable. Je vous livre donc sous la forme d'une mise à jour de l'article les photos de mes travaux. 

 

 

Au bout d’une demi-heure, du bruit à l’intérieur, le plancher qui flotte ? J’avais dix bons centimètres d’eau dans le bateau. A l’examen, j’ai vite compris que l’eau entrait par les quatre trous des vis arrachées, les quatre vis sont simplement vissée dans les 5mm de polyester, Il n’y a pas de contre plaque à l’intérieur. Nous nous sommes arrêtés le cul à la berge, chargé l’avant, pour reboucher l’arrière à la résine. Nous avons continué ensuite jusqu’à Arles avec seulement la ferrure du haut. Ne voulant pas revisser dans le tableau, j’ai trouvé un morceau de contre-plaqué marine de 25mm, j’en ai collé une plaque de 10cm par 12cmà la résine sur le bas du tableau. Une ferrure de verrou de grange a remplacé provisoirement le fémelot inférieur. Nous avons continué nos vacances et gruté à Bormes. En rentrant j’ai revissé une ferrure en inox avec quatre petites vis inox de 4x20 servant de fusible.

En 2009, dans les Bouches de Bonifacio, au près dans une mer bien formée, au pilote, les quatre vis se encore arrachées, j’ai de nouveau reperdu la ferrure. Les vis étaient trop petites mais elles ont joué leur rôle de fusible. Point positif cette fois, je n’ai pas eu de voie d’eau.  J’ai réparé en remontant mon verrou qui traînait dans le fond de la caisse, mais avec des vis plus grosses de 5x20. Nous avons retraversé jusqu’à Hyères sans problème et j’ai refait une autre ferrure en inox en arrivant à la maison.

L’été dernier 2010, entre Ré et La Tranche sur mer, force 5/6 bonne petite houle de 2m mais très courte sur l’arrière. Le pilote assez rapide maîtrise bien la situation,  le bateau par en surf à la descente et se freine étant dépassé par la vague, on file à 7.8 nœuds au GPS. Soudain, embardée, et c’est à nouveau la ferrure qui vient de lâcher. Cette fois c’est la plaque de contre-plaqué qui s’est arrachée en se fendant à raz, la première couche de bois restant bien collée sur le tableau. Les vis ont bien tenu puisque tout est parti avec la plaque de bois. Arrivé à La Rochelle, j’ai trouvé une cale  de la même dimension en bois rouge, je l’ai vissée et collée à la colle époxy. J’ai remonté mon fameux verrou de grange remis dans la caisse du bateau. Heureusement, la ferrure du haut, tenue par 2 boulons horizontaux et deux verticaux, tient particulièrement bien. Elle se tord dans tous les sens, mais on ne perd pas le safran et c’est tant mieux. Par contre pour la détordre, il faut un bon étau et un bon marteau. J’ai toujours ça à bord. A chaque fois, j’ai eu une part de chance, je suis toujours bien rentré au port.

On n’est jamais sûr de ne pas cogner un jour, sur un haut fond,  un OFNI, engin flottant entre deux eaux du genre tronc d’arbre, et ce n’est pas le safran qui arrêtera le bateau, j’arracherai tout à nouveau. Quand j’ai cassé la dernière fois, j’ai réellement senti, la force latérale impressionnante exercée sur le safran par des vagues arrières de force 5. Je ne pouvais absolument pas l’empêcher de se balancer de droite et de gauche, safran pourtant remis en position haute.  Le tableau n’est pas haut sur l’eau, le safran est profond et donc le bras de levier pendulaire est long. Je me dis que la fixation du bas doit être à la fois, particulièrement solide pour tenir les efforts latéraux quand le bateau part en travers, mais pas trop en longitudinal, pour ne pas faire un trou dans le tableau arrière en cas de choc violent. Quand je regarde sur d’autres sites, sur d’autres bateaux, le même problème de ferrure inférieure revient souvent. Quant à vouloir manœuvrer l’edel4 sans safran comme à l’école de voile, par force 5 il faut tout simplement oublier.

 

Mon projet

J’en suis donc arrivé, comme tant d’autres, à revenir sur l’idée du safran basculant du dériveur, non pas pour atterrir à fond sur une plage, mais pour servir de fusible. A l’étude des systèmes relevables, et en lisant les avis des propriétaires, jeu dans le safran, dérive qui ne descend pas demandant une force d’hercule pour rentrer au port, la fiabilité doit rester la priorité sur un bateau de près deux tonnes dans la piaule… D’autre part, j’aime bien ce système simple et de safran sabre relevable, il est efficace par ce qu’il reste vertical même en position haute, en plus je le trouve beau ce morceau d’acajou.

L’idée est donc de garder le safran sabre relevable en utilisation normale pour l’efficacité, mais d’avoir un safran escamotable en cas de choc. J’ai repris le plan du FIRST 18 en l’adaptant à mes besoins. J’ai donc fait le plan du safran et j’ai mis l’articulation future en pointillé. Je garde tout, les ferrures et la « planche » de l’EDEL 4, je modifie simplement.

decoupe et remontage vertical

Je pense ajouter des plaques inox de chaque côté, prises dans les mêmes vis, à l’intérieur des deux ferrures inférieures. Pour la solidité et l’effet galvanique, j’ai remplacé les tôles alu de 2mm du first par de l’inox de 3mm voire 4mm.

Les plaques inox

safran edel4 plaque inox

Je découperai ensuite le safran à la scie sauteuse suivant le pointillé sur le dessin.

La découpe

La découpe

Je vais en profiter pour qu’au montage, la pelle soit bien verticale, elle sera plus efficace et mieux compensée, ce qui n’est pas le cas actuellement. Elle est légèrement inclinée sur l’arrière, l’avancer en bas donnera plus de souplesse à la barre mais également plus d’efficacité dans les manœuvres au moteur. Restera encore à trouver un système de maintien de force adaptée pratique et largable en position basse, loquet ou clips ?

Je refixerai ma ferrure du bas solidement, quitte à mettre des tiges filetées avec une contreplaque dans le puit. Les plaques d’inox avoisinent les cent euros maximum avec les vis.

J'ai également réfléchi à une marche à suivre pour la réalisation. Je pense qu'elle peut aider à la compréhension du montage...

 

Mise en oeuvre

A la mise en oeuvre, voici quelques détails dans la démarche envisagée pour ceux qui seraient pressés d’en finir. Selon la dimension réelle du safran, il a déjà peut-être été poncé par votre ancien propriétaire, les cotes ne sont peut-être pas les mêmes pour tous. Pour les ferrures, les miennes ont été posées au pif et ne sont pas parallèles, il y a un écart de 4mm entre la dimension prise sur l’axe et aux extrémités, et l’une est plus en arrière que l’autre au niveau des trous. Je pense donc qu’il faudra systématiquement contre percer pour ne pas se planter et avoir les vis en face des trous, au risque également de transformer votre pelle en morceau de gruyère.

Commencer par tracer la découpe, ferrures en place, de façon à laisser suffisamment de bois verticalement dans la ferrure du bas. C’est le bois qui maintien l’écartement des plaques y compris en bas. Modifier l’écartement des ferrures de plus  6 ou 8mm suivant l’épaisseur des tôles. Ecarter et resserrer dans un étau avec un tube carré de 40 à l’intérieur.

Le serrage

Pour le sciage à la sauteuse, prendre une lame à bois étroite avec de la voie dans les dents pour tourner facilement. Pour le perçage des plaques, faire d’abord des avants trous de 4 et mettre au moins du pétrole si vous n’avez pas d’huile de coupe. Commencer par les trous de ferrure et il faut contre percer pour chaque ferrure.

Le perçage des toles

En dernier, pour la position du trou d’axe, commencer par le bois, le centre est tracé. Terminer en contre perçant les plaques,  à travers le bois, en positionnant la dérive avec un peu de jeu dans l’arrondi, et, suivant la position voulue de la dérive en position basse.

Terminer ensuite les perçages et fraisages au bon diamètre. Pour l’axe, une entretoise en tube de 10/12, prise entre les deux plaques, maintiendra l’écartement des plaques. Sa longueur dépendra de l’épaisseur de votre safran à vérifier, plus 1mm pour avoir le jeu nécessaire à la rotation.

Pour les puristes on peut mettre également un tube en inox ou nylon de diamètre intérieur 12mm servant de palier, encastré de force dans le bois. (perceuse à colonne pour être bien dans l’axe)

Pour le test de solidité.

Le test

Le safran à poste

Voici comment est maintenu le safran en position verticale

Le tendeur

Résultat en position relevé

Le safran relevé