Edel 2

Si vous avez aimez la partie 1 et la partie 2 de mon récit : Du rêve à la réalité, je vous invite à poursuivre votre lecture dans la suite de mon histoire et de celle de mon edel 2 : Krak Houat.

 

 

 

Le ponçage

Le pont et le cockpit, la partie est ardue, il me faut décaper, « ce qui est fait » toutes les parties lisses, ce n'est pas trop le problème, mais ce qui est plus dur c'est d'enlever les vieilles peintures sur les surfaces anti-dérapant, vous piger le barnum ? Quand il faut nettoyer entre les creux les bosses, un travail de fourmi, essayer donc de nettoyer une raquette de ping pong pourvue de picots, ardu mais pas impossible.....
Quelques ampoules plus loin, suivies de cals dans les mains, et le voila fin prêt à recevoir son nouveau costume !

Il sera jaune, c est décidé

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Le jaune le plus pétant, le plus « flashie !» Lisse comme la peau d'un nouveau-né, là où l'on peut sans grand danger faire même un petit pas de coté, les parties les plus exposées où l'on risque le bain forcé, sont dotées d'aspérités, après avoir bouché, poncé, un beau liston de bois « teck » trouvera sa place.
Voila, je suis contente de moi, plusieurs mois d'un travail acharné pour un pont et un cockpit qui n'ont rien à envier aux modèles exposés au dernier salon nautique...

Alors OUI je suis impatiente de le mettre à l'eau... C'est l'heure de mettre la touche finale... !

Le but en soi, n'est pas de battre un record de vitesse, mais d'avancer sans fautes, quelques minutes de repos, je me recule un peu pour un coup d'œil panoramique, le travail me semble parfait, aucune devinez quoi, coulure bien entendu, les étoiles ont disparues, les chocs avant et arrière ne sont plus que de lointains souvenirs, suis-je capable de juger mon travail, je ne vois rien à redire. Les peintres on fait eux aussi un beau boulot... Mon angoisse monte d'un cran, j'inspecte de près, de loin, je n'y vois rien, du moins rien qui ne choque ma vue innocente.
Il faut laisser sécher avant l'ultime étape, la finition, le bout de la route...

Main caressante, pas pour mes formes, mais pour sentir, sous la paume, ce que mes yeux ne verraient pas, caressent le ventre rond marquant d'un mouvement de tête de bas en haut, j'en suis toute retournée, un tour, deux tours, les mêmes gestes, même à genoux pour mieux voir, l'inspection s'éternise, mais que vont-ils en dire mes amis de mon jouet  ? !
 
C'est enfin le pouce levé que je le regarde à nouveau :

Beau travail...  Un compliment qui me fait rougir, mais quel plaisir...Un sentiment d'avoir gagné une bataille !!!!  

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L'épreuve m'a donné soif, s'il est encore trop tôt pour fêter le baptême de mon joli bateau avec les bulles d'or d'une boisson champenoise...

Et puis...

Et puis au mois de décembre 2005 je suis venu en vacances ici, en Bretagne, sur le bateau... D'un ami. Je suis en train de tomber amoureuse de cette région qu'il me fait découvrir !!!

De ces couleurs chatoyantes... D'ailleurs les galeries du coin, en sont la preuve !. J'aime ce phénomène de marée, avec ses grains, l'architecture, et ces bleus délavés, de cette mer qui est vivante...
De ses tapis de coquillages que je découvre au hasard de mes promenades !
De ses rochers qui ont la bougeotte "enfin ici ils disent des cailloux", de cette sérénité, la gentillesse de ces habitants, les gens sont humbles ici...

Donc plus de migraines, eh oui, mistral égal migraines !

Mais vais-je résister ? Changer de vie... Oui j'en ai envie!

Depuis tellement longtemps je suis persuadée de m'être trompée de sport, aujourd'hui je vivrais sur mon bateau...  

Mais il y à toi...

Mon Bateau, toi qui me brûles, au plus profond de mon âme.

Toi qui partages tous mes silences, mes peines et mes joies...

T'aimer... Encore, et plus à jamais...

Tu es et resteras mon jouet tant désiré...

Alors...

Alors voilà, j'ai tout plaqué, allégé mes valoches, j'ai envie que mon bateau retrouve son pays d'origine, et si c'est le prix à payer pour apprendre la voile ?

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Alors, Oui sans hésiter, ici sur l'eau avec mon « KRAK HOUAT »

Je serais reine...

Et me voilà, ici, installer a Binic « 22, côtes d'Armor », ancien petit village de pêcheurs où il fait bon vivre... Et je « fignole » mon « KRAK HOUAT » sur la zone de carénage, face à la mer ! Et les yeux tourner vers l'horizon, je l'entends, elle m'appelle, elle m'attire... Je l'aime éperdument... Ma mer !

Je suis aussi consciente du danger, elle ne pardonne pas l'amateurisme... Et encore moins ici ! En manche...

Méchante et cruelle, elle est la mer... Mais elle me donne tant de joie...
Belle aussi... A en avoir son odeur au petit matin imprégnée dans mon corps et les cris des mouettes dans ma tête et mon cœur, et ça depuis toujours...

Alors il me vint à rêver, éveiller, en songeant aux films de mon enfance ou je regardais sur l'écran de la télé, les yeux émerveillés, ces hommes debout sur l'étrave quand çà « piaule » vraiment, à relever le foc ou debout sur le pont à souquer les voiles et tenir les drisses comme des chevaux sauvages...

Ou simplement à ce faire piéger dans une tempête, par bêtise et manque de lucidité....

Oui moi, c'est ici que j'ai envie d'apprendre à naviguer... En manche !

Nos grands navigateurs ne sont-ils pas la plupart Bretons?...

Je suis persuadé, quand on navigue en manche, on peut naviguer partout sur le globe !

J'ai aussi peur d'y laisser ma peau... Je ne suis pas prête à sortir seule, sur mon bateau... Je prendrais le temps qu'il me faudra !

Peur de la mer du nord...
Peur de cette foutue tempête qui finira bien à un moment...
Peur de faire le bouchon en dérivant....
Alors je songe, moi aussi que je suis cramponnée au mat dans mon ciré, en guettant ma fatigue et celle du vent, les fantômes sur le pont, les doigts gourds et le ciré souillé, que je suis fière de rentrer au port.
Et puis cette cabine trempée qui pue sous le soleil, comme après une longue traversé, mais qu'importe, je suis tellement fatiguée que je vais dormir une éternité!
Et puis la douche à la capitainerie...  Dans un port lointain...
Les grosses gouttes chaudes qui tombent sur mon crâne, et moi assise sur le carrelage crasseux à me demander ce que je fais ici...
Heureuse d'être en vie...
Heureuse et prête à repartir... Et ça, c'est l'appel du large...

ET...

Le regard vers le large, tout en travaillant sur mon bateau, c'est là qu'il met venue l'idée... L'idée d'un défi ! Pourquoi ne pas réaliser un troisième défi ? Ici en Bretagne...Mais faire quoi ?

"Faire quoi ?", voilà ce que vous retrouverez dans la suite de mon récit qui paraîtra sur le site. Mais comme d'habitude,si vous avez aimé mon article, laissez-moi votre commentaire.