Peinture de pont d'un Edel 4 (Bobato de Roro73)Peinture du pont

Je continue ma série (américaine) de peinture avec cet article sur les travaux de peinture réalisés l’été dernier. Mon Edel 4 avait passé quelques années à sec sous le soleil et ça se voyait… A la touche, l’ancienne peinture partait comme de la craie sur les mains et suite à un essai (plutôt raté) par l’ancien propriétaire de mettre de la peinture antidérapante un peu partout, j’étais convaincu que je devais refaire la peinture du pont. Je voulais aussi rendre le bateau en l’état, digne de son nom : Bobato.
Il faut que je signale aussi que mon Edel 4 avait déjà été repeint en blanc. En effet, sa couleur d’origine fut gris-clair. Il restait encore de petites traces témoignes. J’ai simplement choisi de garder le blanc par facilité.

 

J’avais déjà de l’expérience en peinture (en carrosserie) donc je n’appréhendais pas tellement ce projet. Or, peindre un bateau s’avère nettement plus compliqué et plus technique étant donné les conditions (à l’extérieur : chaleur, Mistral, poussière) sans parler de la superficie du pont. Pour un bateau d’une longueur de 7,10m, il faudra une petite semaine et de l’aide. On me disait que pour un mètre de longueur de plus, il faut compter un jour de plus... Je crois qu’ils ont raison ! Au final, j’étais heureux d’avoir seulement ces 7m. Quoique…

 

Bobato avant sa mise en peinture

 

 

 

Vue sur la plage avant. Pont mis à nu (sauf les mains-courantes et chandeliers)

 

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Vue du cockpit

 

Les travaux
Comme pour tout projet peinture la règle fondamentale se défit par la préparation pour arriver à résultat satisfaisant. Bien entendu, avant de se lancer, on doit se préparer mentalement ainsi que faire son plan de bataille. J’ai choisi les laques mono-composants (chez International). Ces laques vous donnent une bonne (dure) finition et sont très faciles à nettoyer (doté de téflon).


En bref, voici mon plan de bataille :


Matériel

  • 2 pots de peinture (International Brightside blanc 001)
  • 1 pot de primaire (International Pre-kote)
  • 1 paquet de poudre antidérapant (International)
  • 1 mini pot de peinture bleu (International Brightside)
  • 1 bouteille de white spirits (nettoyage)
  • ruban de masquage (scotch rouge)
  • plusieurs pinceaux (mousse et poils)
  • plusieurs rouleaux (mousse)
  • papier de verre (fin)
  • masque contre les odeurs nocives
  • des bières fraiches !


Technique

  • Bien nettoyer la surface. Frotter à la brosse et même un coup de karcher.
  • Démonter tout ce que l’on peut enlever du pont (accastillage, boiserie, hublots, etc).
  • Poncer toute la surface du pont. Souvent ce se fait à la main car il y a trop de creux et d’angles. Essuyer au chiffon pour enlever la poussière.
  • Poser du scotch (le rouge s’achète chez votre magasin d’accastillage) pour protéger contre les bavures.
  • Mettre une sous-couche de peinture (primaire), laisser sécher, puis la poncer (papier de verre fin).
  • Mettre la première couche de couleur (finition), laisser sécher, puis la poncer (papier de verre fin).
  • Mettre la 2ème couche de finition, laisser sécher (puis la poncer si vous comptez sur 3 couches).
  • Mettre la 3ème couche de finition (facultatif).

Pour les zones antidérapantes

  • Poser du scotch pour définir le gabarit.
  • Peinture au rouleau et au pinceau avec de la peinture spéciale (antidérapante). Entre une et deux couche(s).
  • Appréciez la beauté de votre travail. Ouf, c’est fini !

 

1ère étape : Le nettoyage
C’est là où la croisière s’amuse ! On sort le seau, la brosse, un peu de produit de nettoyage, et beaucoup d’huile de coude. Pour ceux qui souhaitent le nettoyage de luxe, le karcher fonctionnerait parfaitement...


2ème étape : Le démontage
Le démontage des pièces afin de mettre à nu (autant que possible) la surface à peinture reste un choix à faire. Démonté-t-on toutes les pièces (boiserie, accastillage, balcon, etc)?  Mine de rien, comptez une bonne partie de la journée pour dégager le pont. Finalement, je n’ai pas enlevé les balcons et chandeliers (et hublots) car je me suis rendu compte qu’il me manquait les outils adaptés à la tache. La plupart des balcons et chandeliers n’avaient jamais été enlevés depuis plus de 30 ans. Parfois, je mettais 3/4 heure pour démonter quatre boulons. Du coup, ça m’a posé des contraints au niveau du temps. De plus, souvent en démontant, on est obligé de quasiment faire du forcing sur certaines pièces. Ca ne bouge pas du tout ! D’ailleurs, il faut être sûr de pouvoir trouver une pièce de rechange, le cas échéant. J’avais même peur de toucher aux hublots en plexi. Pour moi, changer le plexi reste un autre projet à part (et un autre article)! J’ai donc abandonné l’idée de mettre à nu complément le pont. S’il s’agissait d’une restauration totale, j’aurais pris le temps. Donc, il m’a fallu un peu plus de scotch rouge pour protéger les endroits contre les bavures de pinceau.


3ème étape : Le ponçage
A cette étape, je me suis rendu compte du boulot devant moi. Les 7m du pont à poncer m’ont pris pratiquement une journée. Je n’avançais pas plus vite que la musique car j’étais obligé de poncer à la main. Un conseil d’ami Edeliste, faites appel à des amis ! Ca vous fera gagner du temps ! J’imagine que vous vous demandez pourquoi je n’ai pas tout bonnement sorti la ponceuse électrique ? La réponse : il faut un outil capable de s’adapter aux creux et angles du pont. J’ai trouvé mes doigts parfaitement adaptés à la tache. Comme il y avait la veille peinture par dessus du gelcoat d’origine, je voulais bien gratter toute la peinture blanche. Une fois terminer, il suffit d’essuyer la surface au chiffon pour enlever la poussière.

Croyez-moi, c’est laborieux et à force je n’avais presque plus d’ongles au bout des doigts après quatre jours de ponçage. Pour info, j’utilisais un papier verre ‘dit’ fin. On veut décaper en douceur. Le but, c’est simplement d’avoir une bonne surface d’accrochage pour la peinture. C’est la base de tout !


4ème étape : Le fameux scotch ‘rouge’ !
Pour faire plus propre, j’ai mis du scotch sur les parties que je voulais protéger contre les bavures de pinceau. Dans les photos, on ne le voit pas trop. Autour des pieds des balcons et d’autres endroits à protéger. Donc, c’était assez rapide de le poser. Par ailleurs, j’en ai mis sur le liston en bois car je n’ai pas réussi à l’enlever lors de l’étape de démontage. J’ai fini par poncer liston pour retrouver le teck d’origine. C’est très joli !


5ème étape : La couche de primaire
Ah, ça y est on commence à voir une amélioration ! J’ai mis la peinture au rouleau et au pinceau. J’aurais voulu peindre au pistolet, mais comme pour la peinture du mât, les conditions (chaleur, Mistral) et le manque de matériel ne le permettaient pas. Accessoirement, j’ai dû commencer très tôt avant que le soleil ne réchauffe pas trop et aussi avant l’arrivée du Mistral.

 

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La couche de primaire

La couche de primaire se met assez facilement, néanmoins comptez quelques heures de boulot si vous êtes seul. J’ai passé plus de deux heures. On commence par la plage avant jusqu’au cockpit. Une fois on arrive au niveau du cockpit, le rouleau fait avancé énormément les choses. Il faut dire aussi que je n’ai pas touché aux endroits antidérapants. C’est pour la phase finale...


On laisse sécher cette couche de primaire (à ma mémoire, une attente de 12h avant de pouvoir poncer), puis on ponce le tout (encore à la main) au grain ‘fin’ (environ 200, mais à vérifier). Le ponçage sert à bien remplir les microfissures dans l’ancienne peinture ainsi que bien préparer la surface pour les couches de finition à venir. A mon avis, le ponçage reste une étape longue à aboutir car après chaque couche de peinture, on doit la poncer.


6ème étape : La finition
Quelle merveille ! Le pont a complètement changé d’allure. On voit bien que ça brille dans les photos. Comme pour la couche de finition, on passe pas mal de temps à mettre la couche, puis la poncer. A l’époque il faisait encore 30+ degrés, donc je travaillais rapidement. L’avantage de la chaleur, c’était comme un four ! Le temps de séchage entre les couches diminue, environ 6 à 8 heures. Il restera toujours des traces de pinceau/rouleau donc on ponce tout le pont au grain fin pour gratter lisse la surface. C’est toujours long, mais ça vaut le coup ! Au bout de deux couches de finition et le ponçage x 2, je suis enfin arrivé à l’ultime couche. J’ai fait très attention aux traces de pinceau/rouleau. C’est en ce moment, on ferait mieux de peindre à plusieurs. Une personne qui peint normalement, une autre qui passe par-dessus pour vérifier que la peinture soit sans traces et très lisse. En l’occurrence, c’était ma chérie qui avait la main très légère (ce qu’il faut pour ce boulot minutieux).
Pour les trois couches de finition, il m’a fallu quasiment deux pots de peinture (750 ml).

 

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7ème étape : L’antidérapant
La transformation du pont continue... Pour poncer les zones 'pointe de diamant', j'ai utilisé une brosse (fil de fer) pour gratter et nettoyer la surface). En sachant que la surface était déjà difficile à poncer et qu'il en restait de la peinture antidérapante, il me semblait judicieux de tenter à la brosse. Ca a bien marché! Le papier de verre se fait bouffer autrement...

On se rend compte que le pont tout blanc et tout propre fait un peu mal aux yeux. Plutôt que de peindre les parties antidérapantes blanc, j’ai suivi les conseils (enfin juste pour mettre de la couleur) de ma chérie. Quand on discutait les couleurs elle proposait systématiquement rose ! Très fille-fille. Heureusement,  à l’aide de l’informatique j’ai fait quelques échantillons de couleurs (et les endroits à peindre) pour mieux visualiser le pont rose, bleu, ou même jaune. Voici le pont bleu (couleur choisie) et rose (couleur copine). D’ailleurs, mon amie regrette un peu mon choix de bleu. Elle aurait préféré le bateau de Barbie...

 

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Une fois on choisit la couleur, la prochaine étape est de définir le gabarit (cadre). On resort le fameux scotch rouge de masquage pour le faire. D’après tout ce que j’ai lu sur la peinture des ponts, on conseille de mettre la peinture antidérapante après avoir terminé la peinture de finition. Le petit astuce, lorsqu’on met les couches de finition, on peut (sans souci) déborder légèrement sur les zones antidérapants au pinceau. On va régler ces bavures (voulues) quand on mettra la couleur.


Pour concocter la teinte bleue que je recherchais, j’ai dû faire un mélange de blanc et bleu. Du coup, j’ai acheté un mini pot de peinture (Brightside) pour jouer au chimiste. Le plus difficile, c’est d’estimer la quantité de peinture pour recourir les zones antidérapantes. J’avais mélangé à peu près 500ml de peinture bleu-clair pour avoir un peu de marge. J’aurais dû noter la quantité exacte de peinture blanche et teinture pour pouvoir en refaire ultérieurement. Je vous le conseille. La dernière chose à rajouter à la recette est 1 paquet de poudre antidérapant. C’est comme du sable qui rendra la peinture ‘antidérapant’. Or, j’ai remarqué (un jour plus tard) que le fait de mélanger la poudre à la peinture (téflon) n’aura pas le même effet antidérapant que les peintures véritablement antidérapantes (comme International Interdeck). Le téflon est lisse, il va toujours briller, par conséquant il sera un peu ‘glissant’, enfin plus que la peinture Interdeck. Néanmoins, je suis satisfait. Une bonne couche de mélange bleu-antidérapant m’a suffit pour peindre ces endroits pointes de diamant.

 

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Conclusion
C’est vrai que finalement refaire la peinture de pont m’a occupé pendant une semaine. Les conditions de travail n’étaient guère idéales, mais en m’adaptant la température j’ai enfin réussi à jongler le tout. Comme pour le mât et la bôme, si c’était à refaire, je le ferais dans un hangar au pistolet (plus hermétique et protéger du soleil direct) et je choisirai les bi-composants pour une finition hyper dure.
Bon vent.

Robert

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