Lorsque j’ai acheté le bateau en 2002 , je n’avais pas de spi. Naviguant habituellement en solitaire, j’ai opté pour le choix du spi asymétrique (l’empannage se faisant en restant à la barre).
Plus simple d'emploi, plus stable, il est utilisé à partir de petit largue jusqu'à grand largue. Son rendement diminue plus on se rapproche du vent arrière, et il devient alors nécessaire de tirer des bords. Il se manœuvre presque comme une voile d'avant classique.
Pour l’amurer correctement il fallait que je réalise un bout-dehors. Cette modification date déjà de plus de six ans et me donne depuis entière satisfaction. On peut également y mettre un Gennacker.
J’ai passé alors commande d’un spi asymétrique chez Vega Voiles (pas encore notre partenaire à l'époque) et ai pu harmoniser les couleurs en fonction de ma coque suivant le plan fourni.
Il ne me restait qu'à faire le bout-dehors. Pour sa réalisation, bien que le faisant amovible, je m’étais fixé comme impératif de pouvoir accéder à l’ancre le bout-dehors en place. Le principe est classique, le tube est enfilé dans un fourreau ou anneau fixe et est bloqué de façon amovible sur un point d'ancrage. Le but de cet article est de montrer comment cela peut être fait de façon simple et économique et esthétique sur l'Edel 600. (Il faut bien entendu avoir en plus une drisse de spi, 2 bras de spi et poulies à l'arrière, et une bosse de spi).
Le seul matériel utilisé provient de récupération, deux morceaux de tube, une mâchoire de tangon de dériveur, et une cadène, sans pièce d'accastillage supplémentaire, si ce n'est la poulie frappée sur l'avant permettant d'envoyer ou de rentrer le spi du cockpit.
Le bout-dehors est un tube alu de diamètre 50 et de 1m50 environ de long, sur lequel j’ai fixé une mâchoire de petit tangon. Comme le diamètre était de 25, j’ai moulé en résine chargée de fibre de verre et teintée en noir un fourreau pour passer au diamètre du tube. L’ensemble est fixé par des rivets pop.
Pour fixer la poulie d’amure et la sous-barbe, j’ai tout simplement percé 4 trous dans le tube permettant d'enfiler deux boucles en dyneema, simplement bloquées de l’intérieur par des nœuds. La sous-barbe est un bout de dyneema amuré sur le piton à œil du point existant de l’étrave. (En fait à l’usage j’ai vu qu'elle n’était pas indispensable.)
Pour pouvoir fixer l'anneau de passage, petit bout de tube inox de tube diamètre 56, j’ai modifié (coupé le dessus) une des faces du davier existant en inox, à double gorge, et fait souder cette pièce servant de fourreau, chez un serrurier. J’interpose entre les deux tubes un petit fourreau plastique (découpé dans un capuchon de bombe de peinture correspondant par chance juste au diamètre) pour éviter de rayer l’alu.
Pour le point de crochetage j’ai scellé à la résine (n’ayant aucun accès par le dessous) une cadène à fil en inox, dans la surépaisseur du dispositif de logement de l’ancre. A cet emplacement je n’ai que de la compression donc aucun problème d’arrachement.
On voit ici la modification du davier et la cadène de fixation, et détail sur le tube soudé.
Et voila le dispositif en place, gréé , prêt pour envoyer le spi. (Notez que l’ancre reste accessible dans son logement). A l’usage j’ai vu que la sous-barbe n’était pas vraiment nécessaire c’est pour cette raison qu’elle est absente sur la photo (on voit son point de fixation sur le piton à œil d’étrave).
Et maintenant il n’y a plus qu’à envoyer le spi, et ce n’est plus que du bonheur !
Commentaires
Merci en tout cas et bon vent!
Eric
t'as été très fort sur ce coups là
Mais, je serais intéressé de voir cela en action.
Bonne navigation !
Nico
Le travail est soigné et fait des envieux.
J'avais commencé à en faire un, puis finalement (ayant 2 mains gauches) j'utilise le patin ATN qui me suffit, sauf qu'il faut faire passer la voile par devant. Il faut donc bien décomposer l'empannage.
Et comme tout le monde sait, le Rhône n'est pas large et les empannages nombreux ( moyenne 1 ou 2 par Km)
Pour la référence au fascicule je vais aller y replonger un oeil (il fait partie de ma collection de livres de chevet :) )
Je vais rajouter le détail du davier.
Pour ce qui est du bout bleu c'est le bout d'amure. Il part d'un coinceur au piano du cokpit passe par la poulie et est fixé au point d'amure du spi. C'est un des éléments de règlage du spi. En gros et selon la force du vent on choque pour creuser et faire monter le spi plus on se rapproche du vent arrière, et on reprend au maximum au travers pour réduire le volume. Le bras, soit tribord soit babord est l'autre élément de réglage.
Il y a un petit fascicule dans la collection Comprendre de Voiles et voilier, "le spi manoeuvres et règlages" qui détaille bien l'emploi des spis. A conseiller.
Une question me vient à l'esprit comment définir la bonne longueur pour un bout dehors en fonction de son bateau ? Existe-t-il une règle définie au niveau d'un règlement quelconque (jauge ?)
En tout cas voilà un article qui va déclencher des envies pour équiper d'une nouvelle robe pour les Edels ou tout autre habitable (le principe est adaptable sur tous les bateaux. Sauf moteurs )
J'oubliais :
Merci d'avance
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