Etai volant

Après mes divers articles concernant les équipements de mon Edel 600 pour la navigation en solitaire, tels que:  Bout dehors, Plan de pont, Blocage de barre, voici le dernier de la série: ma solution pour l'équiper d'un étai volant, de manière à pouvoir monter un tourmentin, lorqu'on a un enrouleur à poste. Cette solution vaut également pour tous petits bateaux, pour lesquels rien n’est prévu.

 

 

 

 

 

 

Lors de l'achat de mon Edel 600, il y avait un enrouleur monté sur l'étai. J’ai acheté des nouvelles voiles, et j’ai fait retailler l'ancien génois léger pour le monter sur l'enrouleur mais impossible d’utiliser le foc bien adapté pour le vent fort et surtout  un tourmentin. Il me fallait un était largable. Si au niveau du mat il n'y a aucun problème pour rajouter un étai, il n'y a rien de prévu au niveau du pont sur les petits bateaux.

 

LE PRINCIPE

Le point d’amure sur le pont.

Il est difficile, avec la baille à mouillage, de faire un renfort par le dessous, donc la solution ne pouvait venir que de l’utilisation de l’accastillage en place. La ferrure d’étrave est trop courte avec l’enrouleur. Il y a bien le taquet d’amarrage central sur le pont, mais il n’est pas fait pour une traction vers le haut.. Comment faire?

Il s’agit de transformer la traction vers le haut en des forces les plus horizontales possibles. La solution, accrocher l’étai à un dispositif tendu horizontalement entre la fixation d’étrave et le taquet central. En effet le diagramme des forces suivant montre bien qu'à la traction vers le haut de l'étai F1 s'opposent deux forces F2 et F3 (bien plus importantes d'ailleurs) orientées suivant les lignes que prennent le bout. Or le taquet est précisément conçu pour travailler de la sorte.

diagramme

 Diagramme des forces

 

Pour optimiser la position du point d'amure d’étai suivant la coupe de la voile d’avant, j’ai pris un morceau de 40cm environ de chaîne inox de 4 fixée à l’aide d’un maillon rapide au trou restant sur la ferrure d’étrave (après essai, je vais augmenter la longueur à 60cm). Pour tendre cette chaîne je réalise un  transfilage avec un bout de dyneema terminé par un oeil. L’œil du bout est passé autour de la ferrure de taquet, façon nœud d’alouette, passe autour du dernier maillon de chaîne, revient sur la ferrure de taquet, retourne sur le maillon de la chaîne et revient au taquet. On obtient ainsi une sorte de palan permettant de bien tendre la chaîne, qu'il suffit pour bloquer de tourner au taquet.

etai larguable

 Le dispositif en place avec l'étai crocheté et la voile montée (sur un autre maillon)

etai larguable

Variante en patte d'oie.

Pour permettre un accès à l'ancre, avec le dispositif en place, il y a une variante simple qui consiste à utiliser les deux taquets latéraux avant si on en dispose. A défaut on pourra très facilement poser deux cadènes. Ce dispositif à l'avantage de pouvoir être laissé en place.

etai larguable edel

 

Attache sur le mat.

J’ai fixé une petite platine à œil juste  sous la sortie de drisse génois, sur la quelle est montée une poulie. M’étant dit que lorsqu’il est temps de mettre le tourmentin en place, il devient en général inconfortable de se maintenir sur l’avant pour finaliser la manœuvre, j’ai mouflé l’étai avec la drisse de voile pour pouvoir tendre l’étai et monter la voile depuis le cockpit. L’étai dont la longueur doit être prise de façon précise dans ce cas, est constitué d’un bout en dyneema avec un oeil épissé en partie haute sur lequel j’ai frappé  une poulie. Un mousqueton ou une manille est monté en partie basse sur un oeil épissé simple, façon nœud d’alouette. Il sera crocheté sur un maillon de la chaîne. La drisse de voile passe dans la poulie frappée au bout de l'étai et qui est au ras de la ferrure. On obtient ainsi un étai mouflé. L’étai jusqu’alors n’est donc pas tendu. On monte la voile d’avant à mousquetons (point d’amure pris sur un maillon de la chaîne) au moyen de la drisse supplémentaire, renvoyée au cockpit. La tension de l’étai (2x ) se fait directement par cette drisse qui étarque également la voile (1X).

mouflage mouflage

L'idée était bonne, mais si l’on tend fortement l’étai,  le guindant comme on le voit sur la photo à tendance à être trop étarqué. Je vais donc voir à l'usage dans des conditions de vent fort. Je vais conserver le principe du mouflage, mais indépendant de la drisse, mettre une poulie double sur le mat  pour l’étai et pour la drisse. Je vais rallonger l'étai et équiper la partie haute de l'étai d'un œil avec cosse, pour pouvoir réaliser avec un bout de dyneema un transfilage de tension sur la cloche de tangon.

 

LE RESULTAT EN IMAGES

Voici l'étai volant avec deux configurations de voiles, avec tourmentin et avec foc,  dans les conditions de calme plat !

Etais larguable Edel 600

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