Au mois de Juin 2008, nous sommes partis à 3 en Edel 5 pour une petite croisière au départ de Lorient.
Projet
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Objectif et base arrière
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Programme
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Présentation des protagonistes
Le bateau : Cully
- Edel V de 1974, rénové en 2006
- 2,4 m de large, 5,5 m de long, 0,7 m de tirant d'eau
- un génois, un foc, une trinquette, pas d'enrouleur
- 3 prises de ris dans la Grand Voile
- lieu de résidence et navigation habituel : lac de Lacanau
Soizic
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Yann
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Gaëlle
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Jour 1 : Kernével-Port Louis
La cale est payante, le spot est très grand, le parking est étroit.
L'attelage est à l'entrée du parking le temps d'un verre et pique-nique rapide. On reprend des forces avant la première étape : le matage. On fait ça à terre, sur remorque, ça paraît plus raisonnable. Quelques petits détail à régler (la chaise empruntée au bar du coin pour gagner les centimètres qui manquent à cause de la remorque) mais l'opération se passe surprenament vite.
On arrive donc sur la cale sur les coup de 16h-16h30, au moment où tous les abonnés lorientais rentrent avec leurs "zodiacs" tractés par des "4x4" ou autres "BMW"... La cale est juste assez large pour descendre 2 bateaux à la fois, à condition d'être bien aligné... Le paiement se fait grâce à un système de borne qui descend et remonte, mais est-ce chronométré ou avec un capteur ? Il faut aligner voiture et remorque, prêt à descendre, faire descendre la borne, descendre tout droit, bien droit... Sauf qu'avec une remorque, la direction fonctionne à l'envers, pas facile de viser quand on ne voit rien derrière, qu'on n'a pas l'habitude, qu'on s'inquiète de la borne... Finalement la borne fonctionne avec un capteur, après plusieurs changements de conducteurs et mini-crises, on reprend à zéro, on prend son temps... et on arrive enfin jusqu'à mettre les roues dans l'eau (marée montante). Pour sauvegarder les roulements, on aurait voulu ne pas mettre la remorque trop dans l'eau. On découvre alors que l'angle de la cale n'est pas suffisant, même en s'arrêtant à la limite de la voiture. En poussant-tirant dans tous les sens, on ne s'en sort pas, d'autant moins qu'aucun de nous 3 n'a jamais vraiment mis de bateau à l'eau en autonomie... Quelques habitués de la cale viennent nous aider avec la délicate méthode des gros bras... La quille rebondit un peu sur la cale et Cully est enfin à l'eau.
Yann repart avec voiture et remorque tandis que Soizic et moi gérons le bateau. Attenion, il ne faut surtout pas cogner les Zodiacs rutilants que nous avons fait poireauter, et faire très gaffe aux hélices (qui ne craignent rien puisqu'en position basse...).
Non Soizic, ce n'est pas indispensable d'écoper le coffre où l'on a l'habitude de ranger la nourrice ! Le moteur démarre enfin et l'on peut se rendre au ponton visiteur afin de charger le bateau. Un trafic de chariots (super idée ces caddies à ponton !) commence alors : pendant que l'un organise Cully, un autre cherche le parking à remorque. Lorsqu'on regarde la pile sur le quai et la taille du bateau, ça ressemble à une mission impossible, mais Yann gère mieux les rangements que la recherche du parking.
Vers 20h, les 2 voitures sont bien garées, avec cadenas et cannes, Cully est prêt à partir, y'a plus qu'à gréer et décoller ! On ne peut plus voir ce port de Lorient Kernével en peinture ! Objectif : Hennebont et on verra où on peut manger et dormir.
Et c'est parti pour la première navigation !
Le vent est idéal : travers, 2 Beaufort ; c'est parfait pour se mettre en jambe. Par contre, le courant est de face... Après plus d'une heure, c'est sûr, on ne passera jamais sous le pont du Bonhomme.
Demi-tour pour trouver un des ports de Lorient. On ne s'arrête pas au premier sur notre route, personne sur le bateau ne le connaît et être plus près de la sortie de la rade est une bonne idée pour le lendemain. C'est à 23h, avec la tombée de la nuit que Cully est amarré à Port-Louis pour la première nuit. Arrivés trop tard, on n'a pas le code des toilettes et on décide de partir tôt le lendemain. Pourtant on avait prévu une grasse matinée :-(.
Jour 2 : Port Louis-Rosbraz
La météo annonçant des vent dominants à l'est, l'option est prise de longer la côte pour trouver un petit port pour la soirée. Le repas de midi est pris en pleine pétole annonçant l'arrivée du thermique avec des vents d'ouest pour l'après-midi. On se rapproche de la côte, d'autres lignes de pêche sont installées. Le vent se lève tranquillement, Yann s'affaire sur les lignes, leurres plus légers, lourds, longs, courts, bleus, verts, jaunes... Commence alors la surveillance des casiers et autres filets.
Notre objectif du jour, remonter un maximum le long de la côte, Soizic voudrait aller jusqu'à Pont-Aven mais Yann n'est pas aussi ambitieux. Et la bonne surprise est que Cully avance bien, et même très bien, on est maintenant sûrs d'arriver jusqu'à l'Aven et on commence à penser à Concarneau comme objectif du soir. Avec cette orientation de vent défavorable, c'est face à Port Manec'h que l'on se décide à bifurquer vers une destination portuaire. En effet, Concarneau est peut-être réalisable mais cela risque d'être très long.
Il nous reste un grand bord de bon plein, Grand Voile haute et génois, en slalomant entre les diverses bouées et quelques rochers, sous 4 Beaufort. C'est à la fois flippant et fabuleux, d'autant plus que l'entrée de l'Aven n'est pas évidente à comprendre en ce vrai premier jour de vraie navigation.
Le vent tombe complètement à l'entrée de la rivière, et tourne. Soizic passe à la barre, s'inquiète de voir les berges aussi près et c'est parti pour une toute autre navigation. Yann est toujours à la table à carte tandis que Gaëlle s'installe au poste de vigie.
Et nous commençons par tirer des bords entre 2 filières de bateaux lorsqu'on impose à la barreuse un virement à la dernière minute. Soizic, inquiète, nous demande de bien contre-gîter le bateau pour que le virement passer, Gaëlle obtempère et nous obtenons l'effet inverse à celui souhaité. Bien sûr, la contre-gîte change de côté quand la voile change de côté ! on ne s'est pas bien comprises et Soizic choque alors la Grand Voile dans l'urgence. Deuxième erreur, le bateau part alors exactement du côté opposé à celui voulu : face à la filière de bateaux. Cully est un petit bateau et le peu de vent ne lui fait pas vraiment prendre de vitesse, Yann et Gaëlle sortent les pieds pour éviter tout choc. On démêle Cully des bouts, bouées, bateaux et c'est reparti. Avec un plus gros bateau et/ou plus de vent la situation aurait pu être dangereuse, mais il est évident qu'on aurait pris une marge de sécurité supérieure à 1 m ! Une fois passées toutes les filières, l'Aven se rétrécit et nous suivons alors le chenal.
La vigie annonce les balises et bascules de vent (du près au vent arrière !) tandis que le poste de commande tente de faire avancer le bateau. Heureusement, le courant est avec nous et nous arrivons sous voiles à Pont Aven, après 1h30 de patience, sans jamais démarrer le moteur (mis à l'eau en cas d'urgence). Cette remontée reste l'un de nos meilleurs souvenirs de la croisière, indescriptible.
Avec une arrivée 2h avant la pleine mer, c'est dans une crêperie que nous avons effectué notre seule sortie restaurant, afin de repartir avec le courant. Le retour s'est fait au moteur, avec une "mer" plus haute, et une lumière orangée de coucher de soleil. C'est sur un emplacement libre sur les filières de bateaux de Rosbraz que nous nous sommes posés pour passer la nuit. Nous sommes bien fatigués de cette première journée, pourtant la navigation du lendemain se prépare, le bateau a tellement bien marché qu'on envisage l'Archipel de Glénan.
Jour 3 : Rosbraz-Doëlan
Nos rôles respectifs pour la croisière commencent à s'établir. Gaëlle sur le pont pour la vigie casier, ou la sieste ; Yann à la table à carte et aux lignes de pêche ; Soizic à la barre. Bien sûr tout cela est plus ou moins interchangeable.
Premier arrêt dans le petit port de Brigneau, juste le temps de prendre quelques photos (tiens, un Edel 5 !). Le deuxième arrêt pour le repas se fait sur la rivière de Merrien, l'entrée du port passant au dessus d'un banc de sable, sous un grand soleil fait penser à ces images paradisiaques de lagons dans les îles. Après la sieste, une troisième petite navigation nous amène jusqu'à Doëlan.
Cully dans le fond du port, nous nous lançons dans la grande aventure de l'annexe ! Gonflable pour prendre peut de place, elle fait penser aux bateaux en plastique qu'on voit sur les plages en été. Un fois l'engin gonflé, se pose la question de la destination, en effet le vent contre nous risque de nous faire dangereusement dériver, et puis le bar est d'un côté tandis que la capitainerie est de l'autre. L'option est prise de viser la cale la plus proche et faire une partie à pied, l'annexe sur les épaules. Nous profitons de notre verre puis trouvons enfin la capitainerie, vide. Après réflexion, le bateau risque vraiment de se poser dans la nuit, et la zone visiteurs est dans l'avant-port, très exposée pour notre petit bateau. On repère quelques petites bouées entourées de quais que nous décidons de "squatter", l'arrière du bateau sur une bouée, l'avant sur le quai, ce qui nous permet de débarquer sans l'annexe grâce à une échelle idéalement placée. C'est à la fin du repas que nous voyons arriver le bateau de la SNSM (depuis le fond du port), on range tout en catastrophe mais nous sommes en fait sur la bouée de leur annexe qui pointe sur un autre quai, on ne gêne donc pas et pouvons passer la nuit sur ce spot.
Jour 4 : Doëlan-Port Tudy
Et c'est parti pour la grande traversée vers Groix. Il y a pas mal de vent, et un peu de mer (notamment pour Cully), nous mettons chacun un gilet de sauvetage et n'envoyons que le foc.
Plutôt au portant, nous remontons un peu de façon à longer l'île, plutôt par devant. Les lignes de traînes pêchent un maquereau qui a probablement été attiré par le paquet de nœuds que les deux lignes ont fait entre elles... Mais il n'arrivera, lui non plus, jamais dans le bateau.
Lors de cette traversée Cully avance bien, et même vraiment bien. A l'arrivée à la pointe de Pen Men, il est tellement tôt qu'on décide, après hésitation, de faire tout le tour, il faut donc abattre un peu plus.
La mer est vraiment impressionnante pour ce petit bateau, on reste au largue pour éviter tout empannage intempestif. Faire la navigation n'est pas facile, ça bouge pas mal dans le bateau et on a du mal à évaluer un cap pour le prochain bord par rapport à l'orientation du vent, et des vagues. Un dilemme apparaît alors, faut-il passer les rochers balisés par Les Chats au large de celle-ci ou bien entre la côté et ces rochers, un endroit non balisé mais bien assez sécurisé, si l'on passe au bon endroit. L'hésitation vient du fait que la balise est vraiment loin, et on peut difficilement couper, ça nous amène vent arrière. C'est pourtant l'option prise, on part vers cette fameuse balise, et, sans surprise, la houle est plus forte, et lorsqu'on repère avec assurance le passage entre le dernier rocher (visible) et la balise, on coupe.
En contournant l'île, on arrive dans une zone protégée du vent et de la houle, un mouillage à la pointe de la Croix verra notre repas du midi. Très belle arrivée sous voile à l'un des coffres, on se rapproche de la plage quand un autre se libère, mais on ne débarque pas, la mise en place de l'annexe n'est pas aisée...
L'endroit est paradisiaque et le départ se fait également sous voiles.
Yann ne sait pas faire la manoeuvre, Soizic panique un peu, mais Gaëlle prend les choses en main avec sa casquette de monitrice de voile, en donnant des directives lui permettant d'assurer une partie de la manœuvre seule. Le résultat est très moche, on a bien envie de reprendre ce ris, mais c'est un peu acrobatique avec la houle. Finalement la voile est réduite, c'est l'essentiel, on la laisse telle quelle. Nous passons ainsi 1h30 à remonter contre le vent, à voir et surtout entendre Cully taper dans les vagues, et bien sûr, nous faire rincer au passage. On a cru viser large pour passer la Speerbrecker (sans danger pour nous) mais c'est sous le vent qu'on l'a frôlée, à une vitesse telle que Yann n'a pas eu le temps de sortir l'appareil photo. Le problème de Cully c'est en partie le manque de cap au près mais surtout le grand dérapage à peine contrôlé faisant perdre le peu de gain au vent acquis.
On peut certainement faire mieux, encore des réglages à trouver sur cette monture !
Nous partons ensuite pour une balade-expédition à travers Groix afin de récupérer des pare-battages dans la maison familiale de Yann. On profite des paysages magnifiques et du soleil. La soirée voit de la grande cuisine : des pâtes ! en effet, la proximité du ponton est rassurante pour notre mini réchaud, mais c'est toujours dans le cockpit que ça marche le mieux. On n'a quand même pas eu le courage de réchauffer aussi la sauce.
Puis Yann se sert des restes comme appât pour jouer avec des mulets au bout de sa canne à pêche, ça marche bien mais il n'arrive à en remonter aucun, ses hameçons sont trop petits. Le verre à Ti Bedeuff est ensuite incontournable, et ce malgré la fatigue. La navigation du lendemain se prépare ensuite rapidement : le programme de la semaine est déjà bouclé ! Cully avance tellement vite qu'on regrette de ne pas avoir poussé jusqu'aux îles de Glénan et nous envisageons de visiter toutes les criques de Groix avant de revenir à Port-Tudy pour une deuxième nuit.
Jour 5 : Port Tudy-Sauzon
Réveil en douceur sur un ponton visiteur composé de plaisanciers marins avec leurs bateaux personnels.
Le vent se lève ensuite tranquillement alors que nous arrondissons notre cap vers les Pierres Noires, longeant toute la côte, ce tout petit point noir finit par être la balise de danger isolé que nous visions. Environ un mille avant, cap plein sud, au près pour garder un peu de marge avec le vent.
Commence alors un très long bord, oscillant entre du près et du bon plein, avec un longue houle pas inconfortable ni dangereuse mais très impressionnante. Le passage à proximité des Birvideaux marque la moitié de la traversée et l'on semble ne jamais sen approcher. On évalue notre arrivée vers les 20h vu la longueur du bord, et notre premier maquereau remonté à bord est enfin pêché.
Jour 6 : Sauzon- Pen Mané
Le cap vers les Pierre Noires est plus arrondi que la veille pour éviter de se retrouver face au vent et tirer des bords le long de la côte. On est peut être un peu au delà des 6 milles d'un abri mais l'orientation du vent le justifiait, et les affaires maritime passant au loin ne nous ont pas embêtés, peut-être en voyant aux jumelles que nous portions des gilets, et puis nous n'étions pas exagérément loin. Ce bord est lui aussi très, très long, d'autant plus qu'on passe d'une longue houle angoissante à un long clapot qui tape. Cully danse violemment et l'on s'essaie tous à la barre pour amortir les chocs, mais il y a toujours une vague qui arrive d'on se sait où et qui fait tout trembler dans le bateau, et chacun secoue à sa façon jugeant le pilotage des autres meilleur ou moins bon selon les vagues et les bruits.
Le vent, quant à lui, tourne, lentement mais sûrement, bascule à droite ou à gauche. L'option de cap prise au départ permet de jouer avec lui nous amenant ainsi à l'entrée de la rade de Lorient composée de milliers de bouées : un casier, un filet, une balise, un pêcheur, un danger, ou non. Pas évident de slalomer au milieu de tout cela avec une ligne de traîne, le vent de plus en plus de face et Yann qui n'arrive pas à faire son point (qui tombe trop loin de la navigation à l'estime). Il arrive quand même à nous faire viser le chenal sans encombre. Il faut alors slalomer dans le trafic avec une mer plus plate et un vent plus maniable. Durant ce grand retour, nous avons pêché un nouveau maquereau, et également un nouveau noeud dans les lignes de traîne : emmêlée dans l'hélice du moteur relevé et débrayé, donc celui-ci a tourné... Nous devons donc nous souvenir que notre moteur est hors-service et prévoir une arrivée au port sous voile.
Une fois arrivés, on fait immédiatement demi-tour car la renverse arrive elle aussi. La ville est très jolie . en fait, la balade n'a vraiment d'intérêt que sa réussite, après l'échec du premier jour, on a d'ailleurs failli s'arrêter avant d'arriver au bout pour cause de temps et d'essence, mais la symbolique nous poussait à voir cette fameuse ville.
Lors du retour au moteur, nous profitons un fois de plus de ces paysages plus terriens que maritimes composés d'oiseaux plus ou moins marins trouvant refuge dans les divers cimetières de bateau présentant des cadavres à différents états de décomposition.
Lorsque le chenal s'élargit à nouveau, offrant également plus de vent, les voiles sont hissées car la réserve d'essence s'affaiblit. Nous voilà alors à tirer des bords contre le vent et le courant dans un chenal assez étroit. La plus grande confiance de l'équipage et la meilleure connaissance du bateau nous pousse à réaliser des manœuvres plus extrêmes, avec une marge de sécurité pratiquement inexistante, et ça passe à tous les coups, sauf qu'on est plusieurs fois déçus de se faire dégager par le vent et le courant et ainsi devoir faire 2 à 3 virement supplémentaires avant de passer la bouée. Gaëlle a pris la barre afin de pousser un peu plus le bateau et elle s'amuse beaucoup. On se rend compte que Cully peut remonter au vent un peu mieux, il faut savoir l'exploiter correctemenent. Sur ce plan d'eau plat, en profitant bien de chaque risée, en acceptant une gîte importante, il n'est plus aussi ridicule, mais avec une mer plus formée, ce n'est plus aussi simple.
Nous profitons du grand ponton pour plier proprement certaines voiles car le passage du foc au génois sur l'eau n'a pas permis de les ranger. Le maquereau ainsi que le repas sont vite avalés par l'équipage fatigué mais ravi d'avoir pu faire Belle-île-Hennebont. C'est la dernière nuit à bord de Cully.
Jour 7 : Pen Mané-Kernével
Après quelques hésitations nous décidons de partir au moteur, voiles bien rangées et mât toujours en l'air. Il n'y à qu'à traverser pour arriver à Kernével mais le trafic ne facilite pas la tâche. Cela se passe sans encombre et nous cherchons alors une place dans le port permettant d'avoir suffisamment de recul pour démâter Cully quand soudain le moteur cale. Pendant que Yann s'escrime à le faire redémarrer, Gaëlle récupère la godille (stockée sur le pont durant toute la croisière pour un gain de place et d'utilisation) et c'est ainsi que nous trouvons la place recherchée. Commence alors le grand déballage : vider entièrement le bateau, charger les voitures. Puis vient le démâtages, qui est une formalité une fois l'opération bien préparée. Tout cela est simple à réaliser mais long. Le moteur est redémarré (tiens, il marche ! Gaëlle pense qu'il a calé pour une raison inconnue et qu'il a été noyé lors des premières tentatives de redémarrage) et l'étape sortie de l'eau peu commencer.
La cale est moins fréquentée que la semaine précédente mais il s'agit des mêmes types de personnes pas toujours aimables. C'est vrai que nous prenons toute la place mais remorque n'est pas plus facile à manipuler à vide car on ne la voit pas du tout derrière la voiture. Et cet angle faible de la cale reste problématique malgré le réglage des bers, mais on n'a pas le choix, donc c'est parti, on tire-pousse Cully comme on peut. Cette fois, les habitués de la cale ne viennent pas nous aider, ils attendent juste plus ou moins patiemment. Le bateau craque dans tous les sens, on le voit se déformer sous les rouleaux, ça fait peur et c'est vraiment impressionnant, on fait marche arrière car le bateau n'est pas centré, c'est reparti. Soizic veut tout arrêter, les bruits sont trop impressionnants. Gaëlle pense au contraire qu'il faut continuer le plus vite possible afin de soulager le bateau, lorsque ça a craqué, les dégâts éventuels sont déjà faits. Et puis, il faut bien sortir le bateau de l'eau, on n'a pas le choix ! L'opération finie, on peut dégager la cale : Yann au volant et les filles aux portières pour aider la Kangoo à monter. C'est une bonne idée car ça aide la voiture qui pourrait le faire toute seule quand même. Comble de malchance, la pompe hydraulique qui abaisse le plot du haut de la cale fait parfois des caprices, heureusement, quelqu'un possédant un badge vient nous ouvrir car notre jeton a été avalé sans effet sur la borne.
Nous trouvons de la place pour nous étaler au fond du parking et sanglons fermement le bateau. On commence à avoir faim mais on garde notre élan pour organiser le coffre de la Kangoo. Il accueille en premier le moteur hors-bord qui est enlevé une fois le bateau sur la remorque. Après avoir dételé et vidé les quelques affaires déjà mises dans la voiture, il faut caser des caisses au dessus d'un truc pas carré du tout… Le but est qu'il n'y ait plus qu'à démarrer le moteur de la voiture pour partir.
C'est vers 16h que nous pouvons enfin atteindre la terrasse du "Tour du Monde" pour profiter d'un sandwich bien mérité. Seulement le bar est ouvert de 9h à 1h mais pas la restauration ! C'est donc un dernier pique-nique qui s'improvise, le pâté et le pain ont la chance d'être à peu près atteignables dans le coffre et Gaëlle sort de son chapeau couverts et couteau suisse. (La caisse nourriture est beaucoup trop loin !)
C'est ainsi que s'achève notre croisière, on se dit au revoir et Gaëlle en voiture suit Cully derrière la Kangoo pendant quelques kilomètres avant que nous ne repartions chacun de notre côté.
Bilan de la croisière
Malgré un saut vers l'inconnu, Yann et Soizic avaient très bien préparé la croisière comme en témoigne la check-list établie au préalable, nous n'avons dû racheter qu'un paquet de pain de mie et 2 vis perdues (qui en plus ont été retrouvées !), tout ce qui était en trop était nécessaire.
Cully est un bateau parfait à 3 :
- la dualité d'un couple est temporisée par la présence de la tierce personne
- les manœuvres et navigations sont plus faciles à 3, le troisième pouvant tour à tour se reposer ou apporter une vraie aide
- la vie à bord et la navigations ne supportent pas plus de 3 personnes, au-delà on passerait son temps à se gêner et se pousser pour ne pas gêner
P.S. Merci à Gaëlle pour la première version du texte ! (et oui cet article est un plaggia)
Commentaires
propriétaire un Edel 2, et j'aimerai connaitre la fameuse check liste des choses à prévoir à bord...
Bravo Soizic et à bientôt sur l'eau
Rubis
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