Alors que nous étions encore propriétaire de NoStress (Edel4 DL), je rêvais, comme bon nombre de marin, d'aventures et d'horizons lointains. La lecture de nombreux récit de familles en tour d'Atlantique ou tour du monde me donnait des envies de voyage. Afin de lier l'utile à l'agréable, nous profitions des salons nautiques (Cap d'Agde, Nautique de Paris) pour toucher du bout des doigts ces rêves d'évasions. Comme j'aime souvent à le dire, il faut vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie. En procédant à la vente de NoStress et force de sacrifices nous venons d'en concrétiser une petite partie.
Nous espérons que les quelques lignes qui vont suivre, prouveront à ceux qui pense que les rêves ne sont fait que pour être des rêves ou bien qu'ils ne se réalisent que chez les autres, que tout est possible et qu'il ne faut jamais perdre le cap de ses rêves.
Rêves dans les salons nautiques.
Quatre ans que nous étions propriétaire de NoStress, encore dans les travaux de refit et d'amélioration pour gagner en confort pour 4 personnes à bord d'un 7 mètres 10. Nous avions espoir qu'un jour notre tour viendrait. Il n'y à pas de raison que certains y arrivent et pas nous. Tout étant question de persévérance et de motivation. Pourquoi aller rêver dans les salons nautique alors que les unités en vente sont toutes plus chères les unes que les autres !? A moins d'avoir hérité d'un oncle d'Amérique ou revendu une start-up des nouvelles technologies, les bateaux qui s'y trouve sont comme un beau bijoux qui reste dans la vitrine du bijoutier parce que hors de prix.
Pourtant, je me suis fait la réflexion suivante : Si ces bateaux trouvent acheteurs maintenant, tenant compte de la dépréciation des bateaux et d'un budget hypothétique imaginé dans 10 ou 15 ans, ces mêmes bateaux sur les salons se retrouveraient bien à un moment donné, sur le marché de l'occasion. Alors nous nous sommes imaginé 15, 20 ans plus tard ?
NOS CRITERES
- Un voilier de 37 à 38 pieds
- 3 cabines (critère important pour ma chérie qui pense déjà aux enfants qui viendraient plus tard nous voir en escales ou plus simplement passer les vacances à bord)
- Voilier confortable à vivre et avec beaucoup d'espaces de rangements
- Facile à manœuvrer en équipage réduit
- Voilier ayant déjà bonne réputation sur ses qualités marine
CONSTRUCTEURS ET MODELES
Parmi toutes les marques de voiliers, 3 retenaient mon attention. Dufour, Beneteau et Jeanneau. Nous avons donc profité des salons pour commencer à rêver de plus de confort
Notre premier salon du Cap d'Agde. Nous commencions à rêver un peu
Dufour
Le 385 nous plaisait bien. Les nombreux rangements, l'habitabilité, et le petit plus qui fait toujours son effet : les rangements bouteilles sous les planchers. Le point qui me plaisait moins, la liaison coque pont juste vissée. Mais n'ayant pas d'avis de propriétaire à ce sujet la question se posait de la tenue dans le temps si un jour une grosse mer devait être rencontrée. Son cockpit, super confort et une table de cockpit généreuse pour les repas ou apéros en famille dès les beaux jours. Nous avons eu l'occasion de tester le cockpit du voilier OUKIVA d'Eric et Liba et nous avons été vraiment séduit par ce model et rassuré par l'avis très positif des propriétaires.
Beneteau
Après avoir vu de nombreuses vidéos YouTube concernant un voilier en particulier, "Tabasco" pour ne pas le citer, l'Oceanis 37 nous faisait bien de l’œil avec son carré très cosy faisant une bonne séparation entre la partie cuisine dès la descente et la partie 'salon'. Une ombre au tableau pour moi, la partie table à carte. Elle est présente mais réduite à son strict minimum laissant peu de place pour l'ajout d'écrans tel que traceurs, écran radar etc...
Jeanneau
Le Sun Odyssey 37 est un modèle qui me faisait de l’œil. Il est très proche de l'Oceanis (Cuisine en L) mais avec une vraie table à carte. Beaucoup de rangements, cockpit agréable et spacieux. De plus sa période de construction (plus ancienne que les autres modèles convoités) le rend plus accessible.
Ces 3 modèles répondait en théorie à nos critères. Il ne nous restait plus qu'à consulter les annonces sur Internet et nous promener sur les pontons en fonction de nos balades estivales pour repérer ou nous donner des idées mais aussi et surtout pour rêver.
Pour nos recherches sur internet il y à d'abord ce que j’appellerais les incontournables : V&V ; Bateau.com ; Annonces Bateaux et EYB. Pour certains d'entre eux nous avons mis en place des alertes par mail afin d'être notifiés dès la parution d'une annonce. Lorsqu'il y à une bonne occasion, elle est vite convoitée et la proximité joue un rôle important en terme de réactivité pour une visite.
Ensuite vous avez les autres sites : Brokers ; Leboncoin ; Sites web des ports à sec...
LES VISITES
Lorsque vous trouvez une annonce qui semble correspondre à vos critères, se pose la question du lieu où se trouve le bateau en vente. Si comme moi votre port d'attache est en Méditerranée alors que l'annonce indique que le bateau est en Bretagne la question du transport et du coût du rapatriement se pose ! Dans ce type de dilemme tout doit être considéré : Coût du transporteur ou coût d'un skipper professionnel pour le convoyage ou convoyage soit même. Là encore en fonction du choix, tout dépendra du budget et d'un impératif de date ou pas. Impératif de date dans le sens ou un convoyage soit même par le Golf de Gascogne en plein hiver n'est pas ce qui se fait de mieux pour une prise en mains. Le critère de la région au niveau des recherches d'annonces est donc important et ne doit pas être négligé.
Autres difficultés : Grouper les visites
Rare sont les cas où vous trouvez plusieurs annonces de bateaux à vendre dans un même secteur géographique. Du fait des coûts des déplacements (essence, péages, hébergement...) il faut essayer, quand c'est possible, de regrouper les visites. C'est ce que nous avons tenté de faire durant 1 semaine durant laquelle nous avons enchaîné les kilomètres et parcourus toutes les côtes Française de la Méditerranée soit environ 1800 km A/R pour la première partie des visites (Toulon - Beaulieu-sur-mer - Cap-d'Agde - Saint Cyprien), jusqu'en Italie (Gênes) pour la deuxième partie des visites. Autant dire que les visites de bateaux doivent êtres prises en compte dans un budget d'acquisition et prévoir du temps en déplacement. Voilà les trajets réalisés pour les visites. Ceux réalisés sur Gênes (3 x 796 km A/R) ne sont représentés qu'une fois ?
L'ensemble des trajets réalisés en visites représente l'équivalent de 4100 km en 2 mois sur les weekend! Oui oui vous avez bien lu. Ce bateau aurai du s'appeler "Désiré" ?
Généralement, après une première visite on se laisse toujours le temps de la réflexion, on revisionne les photos et vidéos prisent afin de revoir à tête reposée le bateau sous différents angles. De fait, on ne fait pas qu'une mais plusieurs visites et selon l'emplacement c'est encore des frais qui s'ajoutent. Je ne communiquerais pas de chiffre sur ce coût du fait qu'il peut être inférieur ou supérieur à celui que auquel nous avons été contraint ; tout étant question du nombre de visites, de kilomètres parcourus et d'hébergements nécessaires !
Ne jamais se fier à des photos qui ne sont que celles que le vendeurs veut bien mettre en avant ! une astuce assez simple est de regarder si la date de prise de vue correspond à ce que dit le vendeur. Pour ça c'est facile il faut regarder les propriétés du fichier de la photo (Exif) Certes ce n'est pas infaillible. Un gars qui connait un peu s'aura modifier les dates contenues dans ce fichier à l'aide d'outils faciles à trouver sur Internet. Encore faut-il y penser et si c'est le cas c'est que le vendeur manque d'emblée d’honnêteté. Attention à certaines agences (Brokers). J'ai fais une mauvaise expérience (ceux qui ont suivi le Canal 16 du site comprendront ?) Le Sun Odyssey 37 que nous sommes allé voir à Saint Cyprien n'était beau que sur les photos qui dataient de l'été dernier. Voilier super équipé, historique factures etc... Bref au final le bateau avait une infiltration par du faillançage au niveau du pont qui présentait une certaine souplesse et quelques bruits de sussions qui laissaient à penser à un début de dé-laminage du pont ! A l'intérieur cela se traduisait par une infiltration dont les goûtes d'eau tombaient sur le bois par une prise électrique au niveau d'un plafonnier ? J'ai aussitôt stoppé la visite et contacter le vendeur de l'agence (Ah oui j'ai oublié de vous dire que ce dernier c'est excuser de ne pas être présent pour la visite, alors que planifiée 3 semaines plus tôt !, et à trouver une personne à l'arrache à 21h la veille de la visite) qui à joué l'étonnement total (bah voyons !)
Pour réaliser les visites, je me suis muni du manuel propriétaire afin de mieux connaitre les bateaux visités. Cela m'a permis de savoir où se trouvaient l'ensemble des vannes à inspecter et tout ce qui peut être sujet à oubli durant une visite. J'ai fais la synthèse de nombreux documents trouvés sur le Net, que j'ai ensuite complétée de manière détaillée en fonction du modèle de bateau visité pour avoir une check-list détaillée de tout ce qu'il fallait contrôler. Elle à eu aussi pour but de revoir à tête reposée les points négatifs et si certains d'entre eux étaient bloquants pour aller plus loin dans la suite à donner. Pour éviter toute polémique, je précise que ce document n'est en rien une liste exhaustive ou ayant pour but d’être substitué à l'avis d'un expert maritime de métier. Son utilisation en état relève de votre propre responsabilité. Le document est fourni uniquement à titre didactique.
ACHETER SON BATEAU A L'ETRANGER
Ce paragraphe ne devrait pas, en principe, concerner les bateaux de la marque Edel suffisamment bien représenté sur le territoire Français, bien que des unités aient été fabriquées au Canada.
Après avoir consulté de manière quasi quotidienne les annonces, il arrive qu'à une période de l'année la mise en ligne de nouvelles annonces se tasse et que rare soient les nouvelles publications. J'ai alors investigué sur l'origine de la mise en ligne des annonces lorsqu'il s'agissait de Broker. J'ai constaté que certaines unités étaient vendues par des brokers ayant pignon sur rue en France alors que les unités se trouvaient à l'étranger (Espagne, Italie) et pour des prix parfois 20% moins cher qu'en France pour un model d'année équivalente, heures moteur et équipement semblable.
Acheter à l'étranger relève de la prise de risque. Elle doit être mesurée et longuement réfléchie pour éviter toute déconvenue qui mettrait en situation d’échec votre rêve. Il est toujours plus facile de faire jouer un recours en France qu'à l'étranger avec en plus la barrière de la langue qui n'est pas facile à surmonter. Après avoir trouvé 2 unités qui nous plaisaient beaucoup, sur le site d'un broker Italien, j'ai consulté internet pour en savoir plus en terme de procédure administrative en Italie. Chaque pays à ses procédures. A celles-ci s'ajoute parfois des frais qui peuvent être relativement important. Il est donc primordial de bien se documenter et être conseillé, voir assisté.
Comment ça s'est passé
Je me suis rendu compte qu'il y avait 2 cas de figures : Soit le bateau à vendre est sous pavillon Français soit sous pavillon Italien. Pour ma part, sur les 2 unités qui me plaisaient chez ce broker, une était sous pavillon FR et l'autre IT. Dans le cas du pavillon Italien, il faut dé-nationaliser le bateau (ce qui représente des frais de l'ordre de 500 à 600€).
Si la demande de dé-nationalisation est faite par le vendeur les frais ne s'appliquent pas (2018) pour l'Italie?
Dans le cas d'un voilier sous pavillon IT, il faut tenir compte des délais administratifs qui peuvent parfois être long (compter 2 à 3 mois). Si un jour vous êtes dans ce cas de figure (achat d'un bateau sous pavillon IT en Italie), je ne peu que vous recommander de faire appel à une société spécialisée qui gérera pour vous toutes les démarches (compter environs 600€ tarifs 2018). J'ai eu aussi beaucoup de chance. En consultant Internet pour trouver des cas d'expérience similaire je suis tombé sur une agence () qui à pignon sur rue à Antibes. J'ai pris contact afin de savoir, 1: s'il connaissait le broker et 2 combien cela me coûterait.
Pour avoir déjà travailler avec lui dans le cadre de transaction pour d'autres clients, le directeur de l'agence m'a garantie que nous pouvions y aller les yeux fermés et que ce broker était sérieux. Là où je eu de la chance, c'est que le directeur de l'agence à été très honnête en me disant que je n'avais pas besoin de passer par eux pour gérer la transaction (Ils auraient pu me dire le contraire et que cela me coûte un bras !).
J'ai repris contact avec le broker en étant plus serein mais en restant 'méfiant' vis à vis de l'annonce d'un Sun Odyssey 40 de 2001.
Toutes les photos reçues ont été passées à la loupe afin de trouver la moindre faille avant de planifier un rendez-vous pour une visite à quai. Le moteur, un Yanmar 56cv de 2001 était annoncé pour 1950 heures vérifiables à l'horamètre d'origine. Après avoir vu et discuté avec des experts maritimes (contact téléphonique pour demande de devis, ou rencontre à l'occasion du salon du Cap d'Agde) les plus sérieux me conseillaient de prendre l'option analyse d'huile moteur pour en connaître l'état réel intérieur. J'ai commandé par Internet un kit d'analyse d'huile auprès de la Sté IESPM qui, chose importante, est totalement indépendante de tout laboratoire appartenant aux grands groupes pétrolier et est par conséquent en principe totalement impartiale sur les résultats. Ce qui m'a plus avec ce labo c'est que le résultat fourni est accessible à tous. Pas besoin d'être chimiste pour comprendre si le moteur à un problème et de quel ordre. Le compte rendu est transmis par email avec des codes couleurs allant du vert (aucun problème constaté) au rouge (critique).
Lors de notre visite à quai (plus de 4h) nous avons tout passé en revue. Les points aménagements par ma chérie et toutes les parties techniques pour moi en m'aidant de ma check-list.
Toutes les vannes ont été testées. Le manuel du propriétaire m'a permis d'avoir les plans de circuit d'eau pour être certains d'en oublier aucune à contrôler. Lors de l'inspection de la cale moteur (sous l'escalier) J'ai constaté une forte corrosion de la vanne d'entrée d'eau moteur pour son refroidissement. Son propriétaire n'a pas voulu que j'y touche de peur qu'il y ait un problème ! Après avoir tout inspecter le point bloquant de cette visite était cette vanne. J'ai imposé son remplacement par le vendeur avant toute signature.
Une vanne ne coûte pas grand chose mais elle impose une mise à terre avec immobilisation de 48h minimum pour que le Sika d'étanchéité prenne correctement. Lors d'une vente la mise dans les sangles du bateau pour inspection des oeuvres vives est à la charge de l'acheteur. Elle ne nécessite qu'un temps d'immobilisation de la grue ou du Travelift que de 30mn à 1h maximum. Là c'était 48h ! J'ai pris en charge le coût de la grue pour cette durée d'utilisation mais tout le reste à été à la charge du vendeur.
Après avoir été rassuré sur le bon état du bateau et fait un maximum de photos et vidéos sous tous les angles du bateau nous avons terminé notre visite sur Gênes par un peu de tourisme avec beaucoup de joie et de sourires aux lèvres (on venait peut être bien de trouver le bateau de nos rêves pour un budget qui en France ne nous aurait pas permis d'acquérir cette taille de bateau. Cependant, nous n'étions qu'à mi-chemin de notre parcours et des points à contrôler avant de trinquer au remplaçant de NoStress.
Piazza Raffaele de Ferrari
BOCADASSE
La visite ayant eu lieu un samedi après-midi et les chantiers à Port Antico (Italie) ne travaillant pas le weekend, nous avons convenu d'un autre rendez-vous pour la visite à terre (contrôle des oeuvres vives, hélice, arbre d'hélice, safran, passes-coques, quille, et anodes). Vous trouverez dans un prochain article (partie 2) cette seconde étape du parcours.
En attendant, j'espère que celui-ci vous aura plu et aura permis d'apporter des réponses aux questions que vous vous posez peut-être si vous en êtes à une étape de réflexion pour passer à plus grand. N'hésitez pas à me laissez vos commentaires, questions auxquelles je répondrais dans la mesure du possible.