En même temps que la flotille organisée à Porquerolles en mai 2009, nous sommes allés naviguer en baie de Quiberon. C'était un plan de rechange car nous devions participer à la flotille... mais nous avons changé d'avis à cause de la distance (Bordeaux - Toulon - Nantes)

 

Préparation

 Le programme d'origine était de rejoindre la flotille à Porquerolles. Nous devions commencer par descendre de Paris vers Lacanau en voiture (samedi), puis récupérer la remorque qui était en réparation à Carcans, puis sortir le bateau de l'eau à Lacanau, puis partir directement pour Toulon, pour arriver au plus tôt dimanche soir. Pour le retour, c'était encore plus difficile, puisque nous allions jusqu'à Nantes.

 Finalement, nous avons décidé quelques jours avant de nous restreindre à la Bretagne en allant, soit vers Noirmoutier, soit en baie de Quiberon.

 Le début de notre semaine s'est déroulée comme prévu, nous avons même pu rencontrer Bernard Mayer, membre du site, à Lacanau au moment de sortir le bateau. Nous étions donc 5 (avec son fils et un autre ami), la sortie de l'eau s'est fait vraiment simplement. En plus, nous avions un vito pour remonter depuis la cale, beaucoup plus puissant que le kangoo !

 Samedi soir, nous étions presque prêts à partir, il ne restait plus qu'à sangler le bateau et surtout le mât, refaire un peu de rangement dans la voiture avant de partir pour la Bretagne. La destination exacte était encore à déterminer, mais comme nous nous y sommes pris trop tard, il n'y avait pas de possibilité de grutage, nous avons donc choisi de mettre à l'eau sur la Vilaine, en eau douce, à Arzal-Camoël (avec une cale).

 

La route

Nous sommes prêts à partir samedi à 14h.Une grosse heure de route pour arriver jusqu'au péage et faire la pression des pneus de la remorque qui n'a pas roulé depuis quelque temps.

Mais, au moment de repartir, la voiture ne démarre plus ! Assez rapidement on se rend compte qu'il n'y a plus de batterie... Le dépanneur de l'autoroute finit par arriver, il fait redémarrer la voiture avec les pinces crocos. On décide de le suivre plutôt que de dételer, mettre la voiture sur le camion, et le bateau derrière ! Une fois au garage au milieu des champs, quelques tests permettent au garagiste de nous dire que c'est l'alternateur. On est samedi et il commence à être tard... il va falloir attendre lundi après-midi, voir mardi. Nous attendons donc 2 jours à Bordeaux. La voiture est réparée mardi vers 15h, et c'est reparti pour Nantes (amputés de 3 jours de navigation).

 

Mise à l'eau

Nous arrivons donc à Nantes dans la soirée de mardi, et nous sommes prêts à mettre à l'eau à Arzal mercredi matin après 45 petites minutes de route.

Sur place vers 10h, quelques bonnes surprises nous attendent :

Nous n'avons pas de difficulté particulière pour mettre à l'eau. La marche arrière est toujours une aventure, et la cale peu pentue nous oblige à immerger la remorque.... mais nous sommes en eau douce.

Pour le mâtage et le moteur, nous sommes rôdés. Il n'y a plus qu'à charger le bateau et on part pour l'écluse de 14h.

 

La nav' !

Jour 1 : Descente de la Vilaine et Penerf

On commence par passer l'écluse, à couple avec un gros Moody. Le propriétaire a peur qu'on fasse une rayure sur sa coque 2 fois plus haute que la notre, et en plus il n'a pas appris la politesse... on est quand même beaucoup mieux avec 5,50 m !

Commence alors la descente de la Vilaine, au moteur. On a l'impression que ça fait une éternité qu'on entend notre 6 cv lorsqu'on arrive enfin à la mer !

Au loin on aperçoit l'île Dumet. On s'imagine qu'on pourra peut-être dormir à Hoëdic ce soir, mais on doit faire du près. A 19h on est seulement devant l'entrée de Penerf, on décide donc d'aller y passer la nuit.

 

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Le soir au mouillage, on tente d'avoir la météo pour le lendemain avec notre VHF portable. Mais on ne capte ni Belle-Ile ni St Nazaire (peut-être que notre VHF n'est pas assez puissante). On prend donc la météo par téléphone en appelant le service de Météo France, dont le numéro se trouve dans le bloc marine.

 

Jour 2 : Traversée ver Houat et Hoedic

Ce matin le vent est avec nous, il nous pousse vers Hoëdic et le bateau avance bien. A midi on est presque arrivés, et en plus la ligne de traîne nous offre un peu de poisson. Comme on ne pense pas avoir de quoi cuisiner aujourd'hui, on le relâche.

On décide donc de faire la pause déjeuner à Houat devant "la" grande plage (Treac'h ar Goured), et on n'est pas tous seuls (mais on est le plus petit voilier) !

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On repart vers 15h et on essaie de nouveau de prendre la météo à la VHF, mais on n'arrive pas à capter Belle-Île.

 

Arrivés à Port Argol à Hoëdic vers 18h, on se met sur la tonne la plus proche de la plage, à couple avec un bateau environ 2 fois plus grand que nous. Puis arrive un feeling 36... Pour éviter de rester coincés entre 2 francs bords, on sort et on va de l'autre côté de la tonne, près d'une petite vedette de notre taille. Et c'était une bonne idée, car à marée basse, il n'y a plus d'eau côté plage, et notre petit quillard aurait été pendu entre nos 2 gros voisins !

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On gonfle notre petite annexe et on part visiter l'île. On décide de manger au restaurant, ça nous change des conserves et on n'est pas sûrs de pouvoir utiliser notre petit réchaud de camping dans le port assez animé ce soir.

A notre retour sur Cully, un First 18 s'est mis à couple avec nous. Nous sommes donc 2 bateaux de 5,5m à Hoëdic ce soir ! Il y a beaucoup d'autres bateaux qui sont arrivés pour passer la nuit.

Lorsqu'un dernier bateau est arrivé à marée basse et a fermé le cercle autour de la tonne, les gros dériveurs étaient posés côté plage. Lorsque la marée remonte, tout se dérègle. En plus, un vent de nord-est s'est levé. Les digues du petit port ne sont pas bien orientées pour le Nord-Est, il y a du clapot.... Entre minuit et 2h,  il y a du monde debout sur tous les bateaux pour jouer des aussières et essayer de stabiliser l'ammarage. La situation finit par se régler lorsqu'une grosse vedette décide de retourner sur le continent et laisse un espace libre autour de la tonne. La marée est suffisamment haute pour que tout le monde flotte, et on peut laisser le vent nous pousser légèrement, il ne reste plus que le clapot pour nous bercer en cette fin de nuit.

 

Jour 3 : traversée depuis Hoedic et retour à Arzal

 6h30 la petite vedette voisine s'en va, 8h-8h30 on se lève, la marée est basse à 9h40 avec 20 cm de moins que la veille. Départ à 8h45, les voisins du First 18 ayant peur de se poser (mais avec 15 cm de moins que nous !)

Et nous avons de la route, car la météo prevoit qu'on ait le vent dans le nez, mais heureusement avec une bascule à l'ouest.

Au bout de 3h de nav', on a l'impression d'avoir à peine avancé, et le vent faiblit. 

 

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Vers 14h, le vent de Nord-Est est complètement tombé, l'Ouest commencer à rentrer tout doucement.

Entre 16h et 18h, on a de l'Ouest est on fait route directe vers l'entrée de la Vilaine, mais tout ça nous parait encore très loin !

Puis le vent retombe et se relève rapidement, Nord-Est ! Zut on va recommencer à tirer des bords.

Vers 19h, on est devant Penerf, on pense à s'y arrêter, mais l'entrée de la Vilaine a l'air accessible.... on décide de continuer.

21h, on a progressé mais on n'y est pas encore. Dans 1h il fera nuit, Yann est malade, les pains au lait sont mal passés. Sieste pour Yann, Soizic à la barre au près. Pas d'obstacles sur la route, et un  autre voilier nous devance, je gère le bateau, en virant quand il faut.

Puis le soleil se couche.. puis l'autre voilier disparait... la nuit commence à tomber... L'entrée se rapproche mais on n'y est pas encore.

Je reveille Yann pour assurer la fin de la route de nuit. On repère le phare (à ne pas confondre avec les éoliennes), puis une grosse rouge, une grosse verte.

On décide d'avancer un peu au moteur, mais attention aux réserves d'essence (la nourrice fait 10L, elle n'était pas tout à fait pleine en partant, et on a bien consommé en descendant la Vilaine).

On repère l'entrée de la Vilaine, on a bien la carte en tête, la nuit est bien tombée. On décide de reprendre à la voile pour économiser l'essence. Après 3 derniers bords, nous entrons dans la Vilaine, avec l'intention de mouiller dès que possible.

Mais la marée monte et il y a pas mal de courant. De plus il y a des balises éclairées, nous entamons la remontée de la Vilaine avec la marée. Et, si nous attendions demain, il faudrait lutter contre le courant.

Pour les sections ou c'est possible, on est à la voile, dès qu'on est face au vent, on avance au moteur. On se fait doubler par un gros voilier au moteur qui doit se demander ce qu'on fait là à la voile !

A 1h30 du matin, on finit par arriver au ponton d'attente avant l'écluse, après avoir eu un peu peur quand même ! Et nous étions attendus à Nantes pour la soirée, c'est raté !

 

Sortie de l'eau

Après une nuit bien méritée, nous passons l'écluse à 9h, avant d'entamer le dématage et sortie de l'eau.

Nous tombons en panne d'essence au moment d'accoster dans le port d'Arzal ! 

On refait le plein, et la pluie nous accueille... Petit déjeuner dans le bateau, passage rapide aux toilettes pour recharger un peu les téléphones, et on entame le rangement sous la pluie.

Pas de problème pour démater malgré le pont et le ponton glissant.

Il y avait un bateau au ponton prévu pour s'amarrer avant la cale, le personnel du port l'enlève et nous permet de finir de décharger et de sangler le mat avant de sortir le bateau de l'eau.

La sortie de l'eau est un peu plus sportive, remorque entièrement dans l'eau sauf le timon, il faut quand même forcer pour remonter le bateau, d'autant plus que le treuil n'est pas en bon état.

Vers 13h30, tout est prêt, on repart pour Nantes.

 

 Fin de la semaine : un nouveau bassin de navigation au SNO sur l'Erdre

Après un bon repas et une bonne douche à Nantes, on repart avec le bateau derrière la voiture vers le SNO sur l'erdre http://www.snonantes.com/

Très bon accueil, on fait les papiers (on paye ;)), et le bateau est à l'eau avec la grue en 5 minutes. Un peu de rangement, on replie les voiles, on déplie l'annexe pour qu'elle sèche, et on laisse Cully a sa bouée.

 

soizic_quiberon_sno.jpg

On part pour aller déposer la remorque chez M. Cailleau pas loin du SNO qui fait du gardiennage (car il n'y a pas assez de place au SNO). 

 

J'avais commencé à rédiger cet article juste après être rentrée, en mai 2009. Et puis un futur petit mousse dans mon ventre m'a empêchée de retourner à Nantes voir mon bateau pendant l'été, je n'y suis retournée qu'en novembre pour sortir le bateau pour l'hiver. (Cully avait élu perchoir de tous les oiseaux du quartier pendant 6 mois, il n'était pas très beau à voir...) 

En 2010 j'ai voulu vendre le bateau mais à contrecoeur.

En 2011 on a enfin nettoyé Cully, et on l'a redescendu à Lacanau.

Un 2ème petit mousse vient d'arriver à la maison... Vous pouvez le remercier, c'est grâce à lui que je viens de terminer l'article !

Cully est toujours à vendre, pour l'instant nous aurons peu d'occasions d'en profiter. Et en attendant, on loue des 30 pieds avec des amis !